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Dans mon premier billet intitulé « Faut-il arrêter de manger ? », j’exprimais mon inquiétude quant à la présence insidieuse des OGM dans nombre de produits (et pas seulement dans l’alimentation). Ce deuxième billet traite particulièrement de la réglementation, ou de l’absence de celle-ci lorsqu’il s’agit d’OGM.

En 1992, on en était aux balbutiements d’un semblant d’accord international de réglementation (Convention de Rio sur la biodiversité), suivi huit ans plus tard par le Protocole de Carthagène sur la biosécurité signé en janvier 2000. Onze ans plus tard, en mars 2011, nous en sommes encore au stade où seuls quatre pays ‒ la Colombie, le Danemark, les Pays-Bas et la Suède ‒ ont signé un nouveau traité qui détermine des règles et procédures d’imposition d’obligations et de réparations en cas de dommages causés à la biodiversité par des OGM. Dix-neuf ans sont passés pour en arriver au point où une action tangible est prise en matière de réglementation, et, à l’écriture de ce billet, seuls quatre pays s’y sont engagés. C’est dire que les choses n’avancent pas vite dans ce domaine. D’ailleurs, Santé Canada a établi que, effectuer des recherches, mettre au point, tester et évaluer la salubrité d'un nouvel aliment génétiquement modifié est un processus d'une durée de sept à dix ans. Évidemment, le problème est amplifié du fait que les aliments transgéniques entrent dans le commerce mondial. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) avoue qu’il n’y actuellement aucun système de réglementation à cette échelle, même si plusieurs organisations internationales se sont engagées dans l’élaboration de protocoles sur les OGM.

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Alors, faut-il s’arrêter de manger? Certainement pas. Mais le doute est grand quant à la sécurité des aliments génétiquement modifiés, et la lecture exhaustive d’articles, de rapports, de blogues et autres sites gouvernementaux n’a rien de rassurant. Même l’OMS continue de se poser la question de la sécurité des aliments transgéniques car les OGM diffèrent par les gènes insérés et la manière d’opérer. Cela signifie que leur innocuité doit être évaluée au cas par cas et qu’il est impossible de se prononcer d’une manière générale sur tous les aliments transgéniques.

Il y a de quoi se poser des questions. Jusqu’à ce qu’une réglementation efficace soit mise en œuvre au niveau mondial ‒ ce qui pourrait prendre encore vingt ans ou même plus ‒ que doit-on faire pour s’assurer que ce que nous ingérons aujourd’hui ne nous causera pas de maladie grave à l’avenir? Gladys G.

Ce billet a été écrit dans le cadre d'un travail d'équipe pour le cours RED2301 - Problèmes de vulgarisation, donné par Pascal Lapointe, à l'Université de Montréal à la session d'hiver 2011.

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