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Une des sommités mondiales sur les maladies transmissibles sexuellement, le Dr Michel Alary, est d'avis que le Québec devrait revenir aux cours d'éducation sexuelle dans les écoles devant la recrudescence des cas de chlamydia, de syphilis et de gonorrhée au cours des dernières années.

«Il faudrait également réintroduire le dépistage de ces infections dans les écoles comme il se faisait il y a 15, 20 ans. Il faut penser à des actions un peu musclées. Les programmes actuels ne sont pas suffisamment punchés», a ajouté le coprésident du comité organisateur du 19e congrès de la Société internationale sur les infections transmissibles sexuellement qui s'est tenu à Québec à la mi-juillet.

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Le Dr Alary est professeur à la faculté de médecine de l'Université Laval. Il fait partie de l'Unité de recherche en santé des populations au Centre hospitalier affilié Saint-Sacrement-Enfant-Jéus. Il a réalisé et continue de faire des travaux de recherche sur le virus de l'immunodéficience humaine (VIH) en Afrique particulièrement.

Il suggère aux jeunes de 25 ans et moins sexuellement actifs de passer un test de dépistage une fois par année. «On recommande aux jeunes d'utiliser le condom jusqu'à temps où on se retrouve dans une relation stable, et de se faire dépister régulièrement. Si on est dans une relation stable et qu'on s'est fait dépister et qu'on est négatif, on peut délaisser le condom», a dit le médecin.

Or, l'utilisation du condom n'est plus aussi répandue chez les jeunes par rapport aux générations précédentes. «Avant, le condom était vu comme quelque chose d'important; aujourd'hui, ça l'est moins parce qu'on voit moins le VIH comme une maladie mortelle. Cela a entraîné une banalisation du VIH et un certain relâchement des comportements sexuels sécuritaires, surtout parmi les personnes séropositives», a avancé le Dr Alary.

Moins de cas de VIH sont déclarés au Québec. La maladie la plus courante chez les hétérosexuels demeure la chlamydia. «Elle est plus présente chez les jeunes femmes en raison de la sensibilité du col utérin», a-t-il dit.

Les cas de gonorrhée sont plus nombreux chez les hétérosexuels qu'ils ne l'étaient il y a quelques années. «Au début, on voyait plus de cas de gonorrhée chez les hommes gais, mais aujourd'hui, on constate que la maladie se répand chez les hétérosexuels», a affirmé le Dr Alary.

Le nombre de cas de syphilis a également explosé ces dernières années. «En 1997, on avait trois cas de syphilis infectieuse au Québec. Aujourd'hui, on est dans les 400 à 500 par année, et 99 % des cas sont des hommes, dont beaucoup sont séropositifs. Ils sont à la recherche d'autres hommes de même statut pour éviter d'utiliser le condom», a-t-il dit.

Quant au VIH, qui frappe surtout des pays d'Afrique et d'Asie, le Dr Alary croit qu'il est permis d'espérer. «On commence à avoir plus d'espoir qu'on en avait avant. C'est pas gagné, mais on a de bonnes pistes. Cela a commencé à diminuer dans beaucoup de régions les plus affectées, particulièrement en Afrique. En Asie aussi, le problème est moins grave», a-t-il fait part.

«Il y a eu des interventions dans les groupes à haut risque dans des pays d'Afrique de l'Ouest, en Asie, qui ont connu beaucoup de succès, particulièrement chez les travailleuses du sexe et les hommes qui vont voir les travailleuses du sexe. Par le traitement de la maladie avec des médicaments et des programmes de prévention, on pourrait presque éliminer la maladie dans une cinquantaine d'années. On ne pensait pas ça il y a trois, quatre ans», a poursuivi le médecin.

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Source: Cyberpresse.ca

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