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La résistance des bactéries aux traitements antibiotiques devient un réel sujet de préoccupation. « Agir aujourd’hui pour pouvoir soigner encore demain » tel était le thème de la journée mondiale de la santé 2011. Et, il y a 4 ans, est née la Journée Européenne de sensibilisation au bon usage des antibiotiques. Signe des temps?

Selon l’Organisation mondiale de la santé, certains antibiotiques, actuellement disponibles, pourraient ne plus être efficaces d’ici 10 à 20 ans. Des maladies guérissables (comme la pharyngite ou l’otite), depuis l’apparition de la pénicilline, risquent de devenir incurables car, depuis des années, notre très grosse consommation d’antibiotiques a entraîné une adaptation des bactéries qui ont appris à ce défendre…

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Des chiffres qui incitent à réagir L’OMS lance un cri d’alarme: « Nous sommes en train de perdre la guerre contre les maladies infectieuses ». La montée de la résistance des bactéries aux antibiotiques est un défi majeur et urgent : aux Etats-Unis, le Staphylococcus aureus résistant à la méticilline (SARM) fait 19 000 morts chaque année, soit plus que le sida. Depuis la fin des années 1970, ce même SARM se diffuse peu à peu en France où un tiers des pneumocoques (responsables des otites, pneumonies et méningites) est désormais résistant.

L’émergence de cette résistance n’est pas récente, la prise répétée d’antibiotiques favorisant l’apparition de souches résistantes. Ce qui est nouveau, c’est que, alors que de nouvelles molécules étaient régulièrement mises sur le marché, ce n’est plus le cas aujourd’hui. L’industrie de la santé délaisse ce champ de recherche car, comparativement aux anticancéreux ou aux psychotropes, les antibiotiques sont peu rentables.

Un combat collectif et individuel Pour combattre cette résistance bactérienne, un seul recours: diminuer notre consommation d’antibiotiques et les utiliser de manière raisonnée. Il faut agir collectivement (campagnes de dissuasion gouvernementales, ou consignes données aux hôpitaux et aux médecins) mais aussi individuellement. On obtient alors des résultats probants: pour les patients et les médecins, les antibiotiques, ce n'est plus automatique. Les patients doivent comprendre que beaucoup d’infections (rhinopharyngites, bronchites, gastro-entérites aiguës, pharyngite…) sont essentiellement virales et que les antibiotiques ne peuvent rien contre elles. Arrêtons donc de croire qu’ils « guérissent plus vite » ou qu’en réclamer à son médecin est une bonne idée… Adoptons des gestes simples pour lutter contre la propagation des bactéries: se laver les mains, nettoyer son clavier d’ordinateur et ses téléphones, ne pas éternuer sur ses voisins… De nombreux professionnels de santé estiment que les mesures de prévention, mises en place au moment de la grippe A, devraient être respectées en permanence. Les médecins doivent user des antibiotiques à bon escient. Cela signifie resister aux pressions des laboratoires… et des patients. En cas de pharyngite par exemple, le médecin doit vous proposer un test rapide qui permet de distinguer les pharyngite virales (très majoritairement), des bactériennes!

5 règles simples

  • Dire non à l’automédication: ne prendre des antibiotiques que sur prescription.
  • Ne pas faire pression sur votre médecin !
  • Respecter le dosage prescrit et la durée du traitement.
  • Eduquer ses enfants au bon usage des antibiotiques et au respect de règles d’hygiène de base.
  • Se laver régulièrement les mains.

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Source: essentiel-sante-magazine.fr, 16 décembre 2011

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