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Des maladies coronariennes à la biologie en passant par les expériences scientifiques, les ouvrages de science ouvrent leurs pages sur de vastes territoires où la vulgarisation voisine l’information. Là, pourtant il n’est pas impossible de faire œuvre de fiction avec la science.

«Je fais dans la fiction pour faire passer mon message: je me mets dans la peau d’un carcajou. J’humanise mon propos pour aller au-delà du cercle des initiés», s’exclame le biologiste et auteur Michel Lebœuf à la table-ronde «Écrire la science, un travail de création», organisée par l’Association des communicateurs scientifiques en partenariat avec l’organisme Science pour Tous! lors du récent Salon international du livre de Québec.

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Autour de lui prennent place les finalistes des prix Hubert-Reeves, le pétulant Yannick Bergeron, avec «Au labo, les Débrouillards!» (Bayard Canada) pour le prix jeunesse, et Louis-Edmond Hamelin —avec Stéfano Biondo et Joë Bouchard dans la salle— pour «L’apparition du Nord selon Gérard Mercator» (Septentrion), dans la catégorie Adulte, et également le cardiologue et auteur François Reeves —une table-ronde animée par la journaliste Valérie Borde.

Écrire la science, c’est s’étonner et partager son émerveillement de la découverte. Avoir le goût du pourquoi. «Pourquoi un humain sur trois risque-t-il de mourir d’une maladie coronarienne? Avec le puzzle de donnée et la perspective de santé publique, j’ai écris un livre grand public pour toucher tout le monde, dont les décideurs», relève le Dr François Reeves, auteur de « Planète Cœur» (Éditions du CHU Sainte-Justine).

En pays de curiosité

Sources de découvertes en pays de connaissances, les livres de science nous promènent ainsi des salles de classes aux laboratoires, en passant par les lavabos. «J’ai fait beaucoup d’erreurs dans les lavabos depuis que je suis petit et cela me permet aujourd’hui d’avoir plein d’enfants autour de moi, pour ma plus grande joie», soutient le professeur de chimie et créateur d’expériences pour le magazine Les Débrouillards, Yannick Bergeron qui avoue améliorer ainsi constamment ses expériences. «Cela reste un défi, même après 4 livres!».

Un pays de curiosité et de plaisir de la transmission des connaissances pour ceux qui s’y hasardent. «Il y a toujours à découvrir, et donc à écrire. Je m’intéresse en ce moment aux arbres qui communiquent entre eux et attirent les insectes pollinisateurs pour que ces derniers propagent leur descendance», annonce Michel Lebœuf, auteur du récent thriller psychologique «L’homme qui n’avait pas de nombril».

Les ouvrages de science forment aussi des ponts et des passerelles entre différentes contrées savantes et disciplines scientifiques. Là où d’avides curieux n’hésitent pas à plonger tête la première dans des recueils de plusieurs centaines de pages à l’iconographie parfois aride - tels des sillons de la pensée creusés avec détermination. «Les silos sont stériles. Comme dans la vie, en science aussi les interfaces sont plus féconds», avance pourtant le Dr Reeves.

Pénétrer dans la carte

Mélangeant géographie, cartographie et linguistique, Louis-Edmond Hamelin en fait la brillante démonstration dans son récent ouvrage. La carte du Nord dessinée par le cartographe flamand Gérard Mercator —la Septentrionalium Terrarum descriptio — en 1595.

Le fondateur du Centre d’études nordiques, et ses deux collègues, ont mis un an pour apprivoiser cette carte. «Il nous fallait trouver des moyens d’entrer dans la carte. La géographie était la première porte d’entrée pourtant l’étude de la terminologie nous a permis de la disloquer en petits morceaux et de mieux connaître sa structure», explique le Pr Hamelin.

À l’image des découvreurs des 15ème et 16ème siècles, les chercheurs se sont mis à lire la carte et ont fait des découvertes rares. «Cela a été une grande joie. Nous croyions porter le sujet mais c’est lui qui nous a porté», s’exclame le célèbre géographe du nord avec un enthousiasme communicatif.

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