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Entre la réalité et la fiction il n’y a qu’un pas: la science. Que dire de l’hôtel japonais qui doit ouvrir ses portes à l’été 2015 à Nagasaki et dont l’équipe sera 100% robotisée? De quoi se rappeler le cycle des robots écrit entre les années 1950 et les années 1980 par Isaac Asimov, écrivain de science-fiction ayant suivi des études de chimie et de biochimie à l’université Columbia.

Le président de l’Hôtel Hen-na, qui proposera à ses clients des services entièrement réalisés par des robots, parle de «proposer l’hôtel le plus efficace du monde.»

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C’est dans une aventure inédite et insolite que s’est lancé Hideo Sawada, le président du futur premier hôtel 100% high-tech du Japon et du monde. Même le nom de l’hôtel «Hen-na» signifie «étrange» en japonais.

L’été dernier, le robot serveur est apparu en Chine. Cette année, bagagistes, réceptionnistes et personnes s’occupant du ménage et du service en chambre de l’hôtel Hen-na seront des robots, ou plutôt des androïdes.

En science-fiction, un androïde est un robot construit à l’image d’un être humain. Comme d’autres termes issus de la littérature de science-fiction, tel que «robotique», le terme «androïde» pourrait passé à l’usage commun comme désignant une réalité quotidienne.

Déjà, en octobre 2014, Toshiba avait présenté Aiko Chihira, un robot humanoïde possédant l’apparence d’une femme, capable de communiquer en japonais et en anglais mais aussi en langage des signes. Les mouvements des bras et des mains sont rendus possibles grâce à 43 servomoteurs. 15 autres moteurs sont intégrés à son visage et sa peau est réalisée à base de silicone. En 2016, Robot Land, un parc d’attraction dédié aux robots, verra le jour à côté d’Incheon, en Corée du Sud.

La révolution des androïdes est-elle arrivée? Une autre fiction vient ici rejoindre la réalité: Real human (100% humain), une série télévisée suédoise crée en 2012. Celle-ci met en scène une société où des androïdes ressemblant à des hommes et à des femmes —nommés «hubots»— occupent une place de plus en plus importante. Leurs usages domestiques et industriels (domestique, ouvrier, compagnon, partenaire sexuel, etc) devenus incontournables, des groupes d’humains se refusent à utiliser cette nouvelle main d’œuvre moins chère et organisent la résistance. Ils considèrent les hubots comme une menace pour leur travail mais également pour la vie de la société humaine. Cependant, les hubots, pourvus de port usb, peuvent être piratés et, par la suite, être capables de ressentir des émotions et sentiments, de l’amour comme de la haine.

Il reste à savoir comment les êtres humains, clients et travailleurs, vont accueillir le coup de main des androïdes dans le secteur de l’hôtellerie mais aussi quel impact va avoir cette utilisation d’androïdes sur d’autres secteurs, tels que celui de l’industrie ou celui des services.

L’homme sera-t-il, à long terme, remplacé par les robots ? Depuis la révolution industrielle, l’image de la machine est passée de l’aide à la nuisance. Les découvertes scientifiques en matière de robotique pourraient-elles nuire à la place même de l’homme au sein de la société ? La création d’androïdes et leur utilisation au quotidien vont certainement soulever une vague de débats comme de contestations, chez les scientifiques comme chez les travailleurs.

En tout cas, si la science-fiction vient parfois à la rencontre de la science moderne, il reste à espérer que les scientifiques à l’origine des avancées cybernétiques prêtent une attention particulière aux trois lois de la robotique d’Asimov:

Première loi: Un robot ne peut porter atteinte à un être humain, ni, en restant passif, permettre qu’un être humain soit exposé au danger. Deuxième loi: Un robot doit obéir aux ordres qui lui sont donnés par un être humain, sauf si de tels ordres entrent en conflit avec la Première loi. Troisième loi: Un robot doit protéger son existence tant que cette protection n’entre pas en conflit avec la Première ou la Deuxième loi.

Laura Meuret

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