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Hommage à un magicien de l'espace-temps
(ASP) - Il est beaucoup moins connu que Stephen Hawking, mais
alors qu'il célèbre son 60e anniversaire de naissance,
il peut se vanter d'avoir influencé la carrière
de toute une génération de physiciens qui sondent
les mystères de l'Univers. Kip Thorne, dont le nom est
associé à des théories incompréhensibles
sur les ondes gravitationnelles et la gravité quantique,
mais aussi à des spéculations aussi fascinantes
que le voyage dans le temps et les "trous de ver" -des
raccourcis à travers le cosmos- a
récemment eu droit à un hommage bien senti
de la part de quelque 200 collègues parmi les plus réputés
du monde, au California Institute of Technology (Caltech).
C'est en bonne partie à Kip Thorne que l'on doit d'avoir
converti la théorie de la Relativité générale
d'Einstein, d'une science théorique à une science
basée sur l'observation. Aujourd'hui en effet, on ne s'étonne
plus d'entendre des astronomes tenter de mesurer la " courbure
" de l'espace au voisinage d'une étoile, où
les effets de distorsion temporelle au voisinage d'un trou noir
: c'est Thorne, ce "magicien de l'espace-temps", qui
a ouvert la voie à ces sphères les plus élevées
de la physique moderne.
Et ce qui ne gâte rien, avec des sujets tels que les
trous noirs et les courbures spatio-temporelles, il est un communicateur
scientifique de valeur, dont la prose lui a valu, dans les années
90, deux prix littéraires de l'Institut américain
de physique.
Né dans l'Etat rural de l'Utah, fils d'un professeur
de science et d'une économiste, c'est à cette dernière
qu'il doit son intérêt pour l'astronomie. Passionné
de physique, il obtient son Bacc à Caltech en 1962, et
gravit les échelons au moment où la technologie
permet justement de commencer à vérifier de façon
expérimentale les intuitions d'Einstein. "J'ai tenté
de jouer un rôle en aidant le champ expérimental
à naître", explique-t-il aujourd'hui. Une explication
fort modeste, dans la mesure où c'est lui qui fut, plus
souvent qu'autrement, que l'on retrouve derrière les expériences
les plus déterminantes.
Là où ses collègues croyaient qu'il faudrait
des générations avant de démontrer l'existence
d'étoiles à neutrons -des objets hyper-massifs,
seulement surpassés par les trous noirs- ou d'ondes gravitationnelles,
Thorne fonça. Au point de déranger: au début
des années 90, il se fit par exemple demander de ne plus
écrire sur les "trous de ver" (wormhole),
les autorités de la National Science Foundation craignant
que l'usage de fonds publics pour de telles recherches ne provoque
l'irritation du public, ou de politiciens en mal de publicité.
Quoi, on dépense l'argent du contribuable sur un sujet
tout juste digne de la science-fiction?
Il en a vu d'autres. Car bien que son travail subventionné
le plus connu des experts soit le Laser Interferometer Gravitational-Wave
Observatory (LIGO), un observatoire de 365 millions$ en voie
d'être complété, susceptible de détecter
de très faibles perturbations de l'espace-temps provoquées
par des événements incroyablement lointains, en
revanche, son travail le plus connu des amateurs de science-fiction
reste ses spéculations sur les trous de ver et les perturbations
de la structure de l'espace, qui ont inspiré nombre de
scénaristes de la télésérie Star
Trek. Son seul regret est sans doute de savoir qu'il ne vivra
pas assez longtemps pour voir ses rêves les plus fous devenir
réalité...
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