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L'amputation de l'amputé
(ASP) - Or donc, le Néo-Zélandais Clint Hallam,
premier homme à s'être fait transplanter la main
d'un autre homme, l'a fait: il s'est fait couper sa nouvelle
main parce que, a-t-il dit, il ne pouvait plus la supporter.
La nouvelle n'en est pas vraiment une: Clint Hallam, 49 ans,
avait fait part de son intention il y a plus de trois mois, ce
que nous avions rapporté sur
cette page. Mais elle n'en constitue pas moins un constat
d'échec pour tous ceux qui avaient crié à
l'exploit... et pour Clint Hallam lui-même, bien sûr.
C'est à sa demande qu'Hallam a été amputé,
vendredi soir, le 2 février, dans un hôpital privé
de Londres. Il avait reçu sa main, une main droite, le
23 septembre 1998 à Lyon, dans le cadre d'une opération
de 13 heures dirigée par le Dr Jean-Michel Dubernard,
opération à laquelle avait participé le
médecin français Nadey Hakim -qui a également
participé à l'opération de vendredi dernier.
Le Néo-Zélandais avait à l'origine perdu
sa main dans l'atelier de la prison où il purgeait une
peine pour escroquerie.
Mais pourquoi a-t-il réclamé ce retour en arrière
? Il y avait déjà plus d'un an qu'Hallam avait
commencé à se plaindre de douleurs. Sa nouvelle
main, qui s'était semble-t-il bien adaptée à
son nouveau corps au cours de la première année,
avait commencé à se couvrir de croûtes. Il
alléguait que la greffe n'avait pas "pris",
tandis que l'équipe du Dr Dubernard l'accusait de ne pas
suivre de façon assez rigoureuse le traitement anti-rejet
qui lui avait été spécialement concocté.
En août dernier, il demandait au chirurgien français
de lui retirer cette main. Devant son refus, il y a deux mois,
le greffé-amputé avait carrément arrêté
de prendre ses médicaments, ce qui mettait sa vie en danger,
et forçait les médecins à agir.
Interrogé par l'AFP, le psychiatre de Clint Hallam
a décrit cette amputation comme prévisible: "je
l'avais vu, nous avions longuement parlé. Il n'utilisait
pas sa main, la rééducation était délaissée
et il disait ne pas supporter le traitement anti-rejet",
a déclaré le Dr Gabriel Burloux, de l'hôpital
Edouard-Herriot de Lyon.
Jusqu'à samedi dernier, le Dr Dubernard, qui n'avait
plus revu son patient depuis trois mois, a refusé toute
réaction à la presse. Il avait récemment
décrit avec morgue Hallam comme "un pionnier qui
a été très courageux, mais qui est aujourd'hui
déçu de ne plus être au premier plan".
Bref, tout n'allait pas pour le mieux dans le meilleur des mondes
des greffés...
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