Semaine du 8 janvier 2001

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Le fraudeur de roches

(ASP) - Depuis le 5 novembre, une partie du Japon s'est écroulée. Depuis qu'il a été révélé, sur la première page d'un journal, que l'une des célébrités de l'archéologie avait fabriqué de toutes pièces des "preuves" sur la préhistoire japonaise, c'est, littéralement, une industrie qui est pointée du doigt: l'archéologie.

Parce que dans l'archipel nippon, cette science est vraiment devenue une industrie. Une industrie où les conférences de presse prennent le pas sur la publication dans des revues rigoureuses. La confession publique de Shinichi Fujimura -qui a admis avoir enterré des outils de pierre afin de les faire paraître vingt fois plus vieux qu'ils ne l'étaient en réalité (600 000 ans plutôt que 30 000 ans), a jeté un doute sur bien d'autres découvertes spectaculaires de ces dernières années: "on ne parle pas d'études, on parle de faire des découvertes spectaculaires", résume pour Science Toshiki Takeoka, archéologue à l'Université Kyoritsu, à Tokyo. Et les découvertes spectaculaires plaisent tellement que, bien souvent, une fois passée la conférence de presse sur les lieux mêmes de la découverte, il n'y a personne pour prendre le relais, pour examiner plus en détails ces artefacts, afin de confirmer leur âge.

On sait que des humains ont vécu dans le Nord de la Chine il y a environ 600 000 ans. A cette époque, le Japon était régulièrement relié au continent, lorsque les eaux baissaient assez pour permettre un passage à pied sec. Pourtant, les plus anciennes traces confirmées, fermement établies, d'humains au Japon, ne remontent qu'à 30 ou 35 000 ans. D'où la pression pour en découvrir des plus anciennes. D'où la conviction, très fermement ancrée, que des humains n'ont pu faire autrement que de vivre au Japon il y a plus de 35 000 ans. Au point où certains chercheurs hésitent carrément à remettre en question certaines découvertes, de peur de nuire à leur réputation. En conséquence, Shinichi Fujimura, un simple amateur d'archéologie armé d'un seul diplôme d'études secondaires, avait tout pour plaire à un public déjà acquis à sa cause...

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