En manchette cette semaine:
Un Celera sur la sellette
Archives des
capsules

LE KIOSQUE
Pour être branché sur la science
A lire aussi:
Capsules québécoises
|
Retour
au sommaire des capsules
Origines énergétiques
(ASP) - La division entre les humains modernes et ceux qui
les ont précédés n'est pas encore très
claire. Mais chaque nouvelle découverte permet d'éclairer
un peu plus cette zone grise. Il y a les squelettes ou fragments
de squelettes dont on annonce de-ci de là les découvertes.
Et il y a ce qui se cache au plus profond de nous: nos gènes.
C'est grâce à l'étude de nos gènes
que ces dernières années, on a pu établir
que chaque être humain, avait le même ancêtre
mâle dans son arbre généalogique, lequel
vivait il y a environ 60 000 ans (lire
cet article). Poursuivant sur cette voie, une équipe
de l'Université d'Uppsala, en Suède, vient d'établir
à quel point la lignée humaine fut, à une
lointaine époque, fragile. Une espèce en voie d'extinction,
peut-être : selon ce qu'écrivent Ulf Gyllensten
et ses collègues dans la dernière édition
de
la revue Nature, une poignée d'humains qui
vivait en Afrique il y a environ 170 000 ans a donné naissance
à une branche de l'arbre généalogique dont
nous descendons tous aujourd'hui. Et bien que d'autres humains
aient quitté l'Afrique bien longtemps avant cette date,
la branche en particulier qui nous intéresse, celle dont
descendent tous les non-Africains d'aujourd'hui, aurait immigré
il y a seulement 50 000 ans (peut-être même moins
encore). C'est cette branche qui, au Proche-Orient et en Europe,
aurait supplanté peu à peu les hommes du Néandertal.
Mitochondries au rapport
C'est l'analyse des gènes des mitochondries qui permet
ce portrait. La mitochondrie est un genre d'organisme dans l'organisme
: centrale d'énergie de chacune de nos cellules, elle
possède une poignée de gènes qui lui sont
propres -plusieurs généticiens croient que la mitochondrie
était, il y a des centaines de millions d'années,
une bactérie, qui se serait un jour introduite dans un
de nos lointains ancêtres, et ne serait plus jamais partie.
Or, caractéristique intéressante, alors que chacun
de nous hérite d'une moitié de gènes de
papa et d'une moitié de gènes de maman, les gènes
mitochondriaux, eux, ne se transmettent que de mère en
fille. Seconde caractéristique, la séquence de
ces gènes change très peu d'une génération
à l'autre. En supposant que ce rythme de changement demeure
constant à travers les âges, une comparaison des
gènes mitochondriaux de deux peuples actuels permet de
calculer depuis combien de temps ils se sont "séparés".
Jusqu'ici, les chercheurs ne s'étaient intéressés
qu'à une partie des gènes mitochondriaux, la "région
de contrôle", comme l'appellent les généticiens,
qui ne compose que 7% de la mitochondrie. Craignant que cette
région puisse être moins représentative qu'on
ne l'avait supposé jusqu'ici, nos chercheurs suédois
se sont donc penchés sur l'ensemble du génome de
la mitochondrie, et ce chez 53 personnes d'origines ethniques
diverses. Et c'est ainsi qu'ils sont arrivés au portrait
de famille décrit dans Nature.
Un portrait qu'on ne fait que commencer à dessiner...
Capsule
suivante
Retour
au sommaire des capsules
Vous aimez cette capsule? L'Agence Science-Presse
en produit des semblables -et des meilleures!- chaque semaine
dans l'édition imprimée d'Hebdo-science
et technologie (vous désirez vous abonner?).
Vous voulez utiliser cette capsule? N'oubliez pas de mentionner
la source... avec hyperlien s.v.p.!
|