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Pour une poignée de dollars (suite)
(ASP) - La double publication (voir
texte précédent), une privée et une
publique, continue de faire des vagues. Le fait que les données
du "génome de Celera" ne soient accessibles
qu'à ceux qui voudront bien payer, déplaît
souverainement à plusieurs scientifiques, qui ne se sont
pas gênés pour le dire -au point de gâcher
l'illusion d'une belle harmonie qui était à la
base de cette journée "génome" du 12
février.
Car qu'on ne s'y trompe pas : le fait qu'une quinzaine d'articles,
concernant deux mouvements de décodage du génome
humain -celui, financé par les fonds privés, de
la compagnie Celera, et celui, financé par les fonds publics,
du Projet génome humain- soient parus simultanément
dans les revues Nature -pour le décodage public- et Science
-pour le décodage privé- est le résultat
de longues tractations. En théorie, compte tenu de son
avance et de ses moyens, Celera aurait très bien pu faire
paraître "son" décodage longtemps avant
l'autre.
Et c'est bien ce qui déplaît souverainement.
L'affrontement entre deux mondes, le public et le privé,
et l'enjeu fondamental qui détermine cet affrontement
-qui aura accès aux connaissances?- va carrément
à l'encontre de ce qui constitue la base même de
la recherche scientifique depuis des siècles: l'information
doit être libre. Du moins, si on tient à ce que
la connaissance continue de progresser.
"Le génome humain n'est pas à vendre",
a dénoncé depuis Londres -une des cinq capitales
où avait lieu ce lancement "historique"- John
Sulston, coordonnateur de l'équipe britannique du Projet
génome humain. Laisser cette recherche entre les mains
du secteur privé serait "criminel".
Ce qui n'arrange rien, c'est que Celera Genomics, pour en
arriver au fil d'arrivée, en plus d'utiliser ses données
obtenues par ses propres méthodes de décodage,
a aussi employé les données du secteur public -qui,
elles, étaient ouvertes à tous. "Il est clair
que Celera a puisé dans les données du public et
n'aurait pu réussir sans elles", a dénoncé
depuis Paris John Weissenbach, directeur du centre français
de séquençage humain. Il se montre, de plus, sceptique
quant à l'exhaustivité de la "carte"
du génome dont a accouché Celera.
La banque publique du Projet génome humain aurait été
utilisée jusqu'ici par 10 000 groupes à travers
le monde. Seulement 50 auraient utilisé, moyennant un
paiement indéterminé, la banque de Celera.
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