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Le 16 juillet 2001



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Embryons en boîte

(ASP) - Or donc, des scientifiques ont utilisé des embryons créés spécifiquement pour la recherche. Il les ont laissé croître pendant quelques heures, et ont prélevé les cellules dont ils avaient besoin. Au-delà du frisson qu'a provoqué cette nouvelle, il faut se rappeler qu'elle n'est pas inattendue: en fait, on s'étonne que personne ne l'ait annoncé "officiellement" plus tôt.

Parce que les cellules-souches dont il est question ici -en d'autres termes, des cellules d'embryons- ont déjà été maintes et maintes fois prélevées sur des embryons avortés. Et parce que depuis trois ans, la recherche sur les cellules-souches est devenue l'une des voies les plus prometteuses de tout le secteur médical: là, dans ces cellules, dort peut-être la solution à bien des problèmes de greffes d'organes, et de maladies dégénératives comme l'Alzheimer ou le Parkinson. L'embryon, pour reprendre l'expression de Libération, se révèle être une "matière première" de premier choix.

Parce que les cellules-souches ont la particularité, pendant la première phase de l'embryon, de ne pas s'être encore spécialisées. Ce sur quoi travaillent les chercheurs, c'est donc d'arriver à les contrôler, de dire à ces cellules: toi, tu vas devenir un poumon; toi, une rate; toi, un rein; toi, des tissus cervicaux, dont nous nous servirons ensuite pour combattre l'Alzheimer chez ce Monsieur.

Et parce que, enfin, dans tous les pays du monde, on s'interroge sur la possibilité d'interdire toute forme de recherche sur des embryons humains. De nombreux laboratoires sentent donc la soupe chaude, et se croient autorisés à aller au plus pressé, peut-être dans l'espoir de démontrer aux politiciens l'importance de poursuivre les recherches sur les cellules d'embryons.

Mais entre l'utilisation d'embryons avortés ou "surnuméraires" (dans les cliniques de fertilité, on en produit plus que moins, au cas où ça ne marcherait pas du premier coup), et l'utilisation d'un embryon "créé" spécialement pour qu'on puisse lui prélever ses cellules, il y a une marge psychologique imposante, que cette clinique de Virginie est devenue la première au monde à franchir -du moins, la première à l'avoir reconnu. Cette "initiative", qui s'est méritée la Une du Washington Post, va directement à l'encontre des recommandations récentes de la Commission nationale de bioéthique des Etats-Unis, des National Institutes of Health et des comités d'éthique de la Commission européenne. Inutile de dire qu'elle s'est attirée les foudres des groupes religieux et conservateurs -et ce, au moment même où le président George W. Bush s'apprête à rendre une décision sur le fait d'autoriser ou non la recherche sur les embryons humains, avortés ou non. Difficile d'imaginer un plus mauvais "timing" pour les promoteurs de ce type de recherche…

A l'heure actuelle, les Etats-Unis sont assis entre deux chaises: ce type de recherche est interdit dans les laboratoires financés par l'État… mais pas dans ceux financés par l'entreprise privée, laquelle, comme par hasard, finance l'essentiel de ce type de recherche!

Les gens de l'Institut Jones de médecine reproductive, qui fait partie de l'Ecole de médecine de Virginie, se sont défendus en alléguant qu'ils avaient consulté membres du clergé, éthiciens, juristes et autres experts, sur la possibilité de créer ces embryons à titre de matière première de cellules-souches. Le comité d'éthique de l'Institut a conclu de ces consultations que "la création d'embryons à des fins de recherche est justifiable, et qu'il est de notre devoir de procurer à l'humanité la meilleure compréhension des premiers stades du développement humain". Cette mise au point fait également partie de l'annonce officielle, parue dans l'édition de juillet de la revue Fertility and Sterility. Et c'est l'arrivée en kiosque, mercredi, de cette revue, qui a déclenché le tollé médiatique.

Pour "créer" ces embryons, l'équipe a prélevé des ovules chez 12 femmes -payées de 1500 à 2000$ chacune. En tout, 162 ovules, qui furent ensuite inséminés. Il en a résulté 50 embryons, dont 40 chez lesquels des cellules-souches ont pu être prélevées au bout de quelques heures, et qui ont, tout de suite après, été détruits.

La recherche a donc été financée par une entreprise. Une autre entreprise, le géant de la biotechnologie Advanced Cell Technology, de Worcester, Massachussetts, a reconnu à son tour, vendredi, avoir mené depuis l'an dernier des expériences similaires. Son président, pressé de questions par les journalistes, a refusé de dire combien de femmes avaient été impliquées, et jusqu'où l'expérience s'était rendue. "Nous n'essayons pas de cloner des gens", a-t-il dû répéter à plusieurs reprises, la confusion entre cette expérience, appelée par les médecins "clonage thérapeutique", et le clonage proprement dit, étant grande.

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