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semaine du 16 juillet 2001



A.I., la vraie histoire


Il sourit quand on lui parle gentiment, baisse la tête et les oreilles si on le dispute. Il parle, se fâche, apprend et gagne tous les coeurs avec ses airs enfantins. C'est un robot. Mais il n'a rien à voir avec celui du film A.I.


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Kismet, c'est son nom, est une machine du Laboratoire d’intelligence artificielle du Massachusetts Institute of Technology (MIT). Alors que le dernier film de Steven Spielberg — A.I. — remet sur la sellette le thème de l’androïde conscient, les scientifiques bossent sur des versions primitives de robots capables d’imiter non seulement les gestes des humains mais aussi leurs réactions. Et si les scientifiques ont, depuis plus de 30 ans, bien des difficultés à reproduire les gestes, ce n'est rien à côté des maux de tête que leur procurent les émotions.

Cela n'empêche pas que Kismet — une tête robotisée capable d’expressions faciales — soit d'ores et déjà une merveille d’ingéniosité technique. Ses concepteurs ne refèrent déjà plus à lui comme à une machine, mais l’appellent d’emblée par son prénom.


Plus qu’un robot : une créature!

"C’est un système très compliqué que nous avons assemblé. Ce que nous voulions faire, ce n’était de créer un robot mais bien une créature avec tout ce que cela comporte", explique le Dr Cynthia Breazel, responsable du projet au MIT.

Kismet est doté de 21 moteurs qui lui permettent de bouger la tête, les yeux, les lèvres, les paupières, les oreilles et les sourcils. Malgré ses airs de Furby inachevé, il peut donc avoir toute une gamme d’expressions, en réaction avec son environnement.

"Ce langage corporel nous permet aussi d’être sûr qu’il comprend ce qu’on lui dit", explique le Dr Cynthia Breazel. Kismet devient tout sourire lorsqu’on l’encourage et triste si on le gronde. Il reconnaît les intonations dans la voix et change lui-même de ton pour exprimer sa joie ou sa déception. Il nous suit des yeux dès qu’on entre dans la pièce.

Car Kismet n’est pas qu’un "animatronic" comme ceux du cinéma. Autrement dit, il ne fait pas qu’imiter : il réagit aux stimulis et apprend. Des lignes et des lignes de psychologie humaine entrent dans sa programmation et Kismet a un peu les réactions d’un jeune enfant face à son entourage.

Conçu pour une interaction face à face, il peut aussi percevoir certains stimulis comme une agression. Si on agite un jouet devant lui, il pourra se sentir menacé et détournera la tête dans une attitude normale de fuite. "Parfois un jouet n’arrivera pas à l’intéresser et il préférera engager la conversation en cherchant plutôt le visage de son intelocuteur. Un signal normal dans une interaction humaine", ajoute Cynthia Breazel.


Des limites techniques

Kismet est toutefois encore à des années-lumières des androïdes du cinéma. Ainsi, pas question de le déplacer : sa tête est reliée à 15 ordinateurs situés dans une autre pièce et fonctionnant en parallèle. Le système de vision de Kismet est doté de quatre caméras et neuf des ordinateurs servent uniquement à cet aspect de la perception sensorielle: il faut tout cela pour que le robot puisse percevoir la distance et les expressions faciales de son interlocuteur.

Pour lui parler, on doit également utiliser un microphone, car il a encore du mal à déchiffrer notre voix s’il y a trop de bruits dans la pièce où il se trouve.

On peut aisément imaginer l’ampleur des défis techniques qui permettraient de relier la robotique et l’intelligence artificielle, pour créer un androïde complet capable de se déplacer et d’exprimer des émotions.

Mais la chose est-elle envisageable? On songe par exemple à utiliser des composants organiques dans d’éventuels androïdes et, déjà, Honda a créé un robot à forme humaine qui marche alors que Sony vend un chien-robot comme animal domestique. Où tracer la ligne si des robots en partie organique et capables de sentiments sont mis sur le marché ?

Le Dr Breazel ne croit pas qu’on en arrive là. "Il y a peu de nécessité à construire des robots qui ressembleraient trop aux humains. Mais les androïdes donneront peut-être lieu un jour à un débat de société comme c’est le cas actuellement pour le clonage", pense-t-elle.

N’empêche que Kismet réussit déjà à changer notre perception des machines intelligentes. Il n’est pas qu’un vulgaire ordinateur et les gens s’adressent naturellement à lui comme à un enfant ou un animal de compagnie. Bref, à quelque chose d’organique.

"Quand on me demande si Kismet a des émotions, je dois bien sûr répondre non. Bien que ces réactions soient modulées sur les émotions humaines, ce n’en sont que des simplifications", insiste le Dr Breazel.

 


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