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Voir Pluton et puis mourir
(ASP) - Pour une planète aussi lointaine, dont on n'est
même pas sûr, qu'elle mérite l'étiquette
de planète, Pluton suscite beaucoup d'intérêt.
Une coalition de scientifiques, d'activistes de l'exploration
spatiale et même de politiciens, fait actuellement pression
sur la Nasa pour
qu'elle revienne sur sa décision d'annuler une mission
vers Pluton, coupes budgétaires obligent.
Paradoxalement, cet intérêt pourrait avoir pour
conséquence de créer de la compétition pour
la Nasa, ou plus précisément pour le Jet Propulsion
Laboratory (JPL), le coeur des missions interplanétaires
depuis un quart de siècle.
La Nasa a annoncé en septembre -en même temps
qu'elle se préparait à annoncer une double mission
vers Mars- qu'elle annulait le projet de sonde spatiale Pluto
Express (nous l'annoncions pour notre part dès juillet), qui
aurait normalement dû partir en 2004 pour un voyage de
huit à douze ans vers la seule planète de notre
système solaire à ne pas encore avoir été
approchée par un engin. De la façon dont la chose
a été présentée, cette annulation
permettra de concentrer les efforts sur une autre mission, vers
Europe celle-là, cette lune de Jupiter qui pourrait abriter
un océan : le JPL estimait il y a quelques années
à 650 millions$ le coût des deux missions, mais
une nouvelle estimation, à la lumière des échecs
martiens récents, a fait bondir la facture à quelque
1,4 milliard$. C'est ce nouveau chiffre qui a conduit à
l'annulation de la mission Pluton.
Pour éviter cet arrêt, qu'elle ne fasse appel
à de l'aide extérieure, suggère cette coalition
de gens intéressés à visiter Pluton. Une
"compétition" entre le JPL et, par exemple,
le Laboratoire de physique appliquée de l'Université
Johns Hopkins (actuellement en charge de la mission autour de
l'astéroïde Near) ou la compagnie Lockheed Martin
de Bethesda (Maryland) pourrait carrément servir d'émulation,
et ainsi abaisser la facture totale, soutient un comité-conseil
de la Nasa, qui ajoute toutefois que cela pourrait retarder de
quelques années la mission vers Europe. Par contre, les
astronomes soutiennent qu'un report de la mission vers Pluton
serait plus grave qu'un report de la mission vers Europe: la
première, qui met plus de 250 ans à parcourir son
orbite autour du Soleil, est entrée dans cette phase de
cette orbite où elle s'éloigne du Soleil, ce qui
conduira à des changements dans son atmosphère,
lesquels changements, dans les prochaines décennies, la
rendront beaucoup moins intéressante à étudier.
Et elle ne reviendra pas dans la "zone" propice avant
le XXIIe siècle. Alors qu'Europe, elle, sera toujours
au même endroit, quelque part autour de Jupiter.
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