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Robot, lève-toi et marche
Dans une scène qui a rappelé à plusieurs
un ou deux films de science-fiction, des scientifiques ont fait
en sorte qu'un singe soit capable de faire bouger le bras d'un
robot... par la seule force de sa pensée.
Contrôlerez-vous votre ordinateur
par la pensée?
Discutez-en dans le forum Science-Presse/Médito
Plus précisément, ils ont utilisé les signaux
électriques qui, dans le cerveau du singe, lui "
ordonnent " de lever son propre bras, pour
faire lever le bras de ce robot. Une technologie qui, a-t-on
immédiatement souligné, pourrait un jour aider
des gens paralysés à contrôler des membres
artificiels.
Mais on n'en est pas encore là, et on en est même
encore très loin. Miguel Nicolelis, de l'Université
Duke à Durham (Caroline du Nord) et ses collègues,
ont simplement fabriqué un robot très banal: ni
corps ni jambes ni tête. Juste un bras, et l'objectif était
tout aussi simple, amener ce bras mécanique à "singer"
deux actions: lorsque le singe bouge l'un ou l'autre de ses bras,
et lorsqu'il va chercher de la nourriture. Un deuxième
bras mécanique, copie du précédent, était
à 950 kilomètres de là, relié par
Internet au laboratoire. Le but de cette expérience était
d'une part de mieux comprendre les mécanismes du cerveau,
mais surtout, de mesurer la quantité "d'énergie",
si l'on peut dire, nécessaire à faire bouger un
bras, mécanique ou non.
Pour ce qui est des mécanismes du cerveau, l'équipe
de l'Université Duke n'a pas ajouté grand-chose
à la somme de connaissances amassées depuis des
décennies: elle s'est plutôt appuyée sur
cette somme pour prédire à quel moment et de quelle
façon un bras bougerait s'il recevait telle et telle impulsion
de telle et telle région du cerveau.
C'est la suite qui était difficile: comment utiliser
ces signaux électriques, ces impulsions en provenance
des neurones, pour faire bouger le bras-robot.
Les
chercheurs ont dû implanter 96 électrodes dans six
régions-clefs du cerveau d'un premier singe, (et seulement
32 électrodes pour un 2e singe) régions connues
pour être associées aux mouvements. Ces électrodes
servaient à mesurer ce qui se passait à mesure
que les deux animaux apprenaient à effectuer certaines
tâches -comme de ramasser de la nourriture placée
à un parmi quatre endroits d'un plat. La masse de données
ainsi accumulée a été confiée à
un ordinateur, qui en a dégagé les principaux paramètres.
Au bout d'un certain temps, l'ordinateur est devenu capable,
à partir de l'analyse de telle et telle impulsion, de
donner l'ordre au bras mécanique de bouger -et c'est ainsi
que le robot s'est mis à faire les mêmes mouvements,
exactement les mêmes mouvements, que les deux singes.
Les mouvements plus complexes ont été bien mieux
imités s'agissant du singe doté du plus grand nombre
d'électrodes.
Bref, ces singes n'ont pas vraiment fait bouger le robot :
c'est l'ordinateur qui a singé le singe. Mais le fait
que les deux bras mécaniques, y compris celui situé
à 950 km, aient reproduit, à la seconde près,
les mouvements de l'animal, constitue la preuve scientifique
dont les chercheurs avaient besoin pour démontrer aux
yeux du comité de lecture de la revue Nature, et
du reste du monde, qu'ils avaient bel et bien "décodé"
les impulsions électriques du cerveau qui constituent
la base mÊme de nos mouvements. Et par conséquent,
qu'il serait théoriquement possible de reproduire ces
impulsions, sans l'aide d'un singe cette fois.
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