L'événement de la semaine.


Pour tout trouver
sur Internet!


Tous les médias
en un clin d'oeil!


Nos nouvelles brèves
  
  


Notre chronique de
vulgarisation scientifique!



Plus de 1500 questions





Hommage à...
Le monde delon GOLDSTYN
La science ne vous interesse pas?
Dossiers
Promenades






Le 28 mars 2001



Retour au sommaire des capsules


L'information (scientifique) veut être libre

(ASP) - Après les médias de masse, les médias scientifiques rêvent eux aussi de devenir gratuits. Du moins, certains d’entre eux. Et le débat déchire de plus en plus la communauté scientifique : d’un côté, ceux qui croient que tous les résultats de toutes les recherches devraient être publiés instantanément sur le Web, sans contraintes, accessibles gratuitement. De l’autre, ceux qui prétendent qu’un tel système empêcherait de distinguer les recherches sérieuses des farfelues.

Il y a déjà plusieurs années que ces revues de chercheurs hyper-spécialisées (ne pas confondre avec les revues de vulgarisation comme Science et vie, New Scientist ou Québec Science) publient leurs textes en ligne, intégralement. Mais nombreuses sont celles qui, en même temps, exigent de leurs lecteurs un abonnement pour avoir accès à ces textes : Science, Nature, le New England Journal of Medicine, pour ne citer que les plus prestigieuses, sont dans cette situation. Et contrairement à ce qui se passe avec les médias grand public, ça fonctionne : un très grand nombre de lecteurs sont effectivement prêts à payer pour avoir accès au site web de Nature, parce qu'ils savent que Nature leur offre une information unique en son genre, qu’on ne peut trouver nulle part ailleurs.

La solution, disent les partisans d’un accès libre, n’est donc pas que Nature décide du jour au lendemain d’ouvrir toutes grandes ses portes. La solution est que tous les éditeurs des plus grandes revues scientifiques trouvent une solution pour s’allier afin d'offrir, en bloc, un accès public à leur contenu et, surtout, à leurs archives électroniques. "Nous demandons aux éditeurs et à tous les scientifiques actifs de se réunir pour créer une archive électronique et publique de la littérature scientifique, contenant des copies complètes de tous les articles scientifiques publiés", lancent dix d’entre eux dans le cadre d’un débat publié dans la dernière édition de la revue Science.

Ne serait-ce que pour ceux qui recherchent une information pointue (et ils sont nombreux en science!), un tel outil serait d’une valeur inestimable. " Vous serez capable de faire des liens entre des observations jusque-là éparpillées parmi plusieurs articles dans différentes revues et banques de données ", donnent-ils en exemple. Et il faut aussi penser aux bibliothèques et aux centres de recherche moins fortunés, en particulier dans les pays du Sud, pour qui l’abonnement à ces revues -souvent hebdomadaires- est prohibitif. C’est en invoquant cette dernière raison que le British Medical Journal vient tout juste de décider d’offrir gratuitement sur Internet la totalité de ses articles -lui qui, jusque là, exigeait aussi un abonnement.

Mais d’autres s’opposent à l’idée. "Nous admirons l’objectif", commence, en réplique, le comité éditorial de la revue Science. Qui concède de surcroît que "nous soupçonnons que la tendance peut nous conduire vers cela". A tel point que Science vient d'annoncer que, plus tard cette année, elle rendra gratuitement accessibles, sur son site, les anciens rapports de recherche, 12 mois après leur publication. Mais au-delà de cet effort, le comité juge prématurée une ouverture tous azimuts. " Nous croyons que d’autres alternatives existent, qui peuvent permettre d’atteindre la plupart de ces objectifs plus rapidement et plus efficacement, sans mettre en danger des publications académiques à but non lucratif ".

Des modèles de cette information " ouverte " commencent à apparaître depuis 1999. PubMed Central, publié aux Etats-Unis par les National Institutes of Health, se donne pour ambition de rassembler en un seul site web toute la littérature scientifique en sciences de la vie -biologie, médecine, etc. A l’heure actuelle, quelques dizaines de revues spécialisées (sur une possibilité de plusieurs centaines) sont rassemblées sous le chapeau de PubMed -dans certains cas, ils n’exigent que de laisser s'écouler un petit délai entre la publication et le moment de sa mise en ligne.

Les opposants rappellent que non seulement l’information scientifique coûte-t-elle chère à produire, mais qu'en plus, si des revues telles que Science ou Nature se détachent du lot des revues de chercheurs, c’est parce que ce qu’elles s’appuient sur ce qu’on appelle un comité de révision, ou comité des pairs : tout article soumis doit être relu par des spécialistes du domaine concerné et obtenir leur approbation, faute de quoi il ne sera pas publié. Ce filtre garantit un plus haut niveau de qualité au type de recherche publié dans ces revues -une structure qui, si on pousse jusqu’au bout l’idée d’une publication sans contraintes, perd tout son sens.

Capsule suivante

Retour au sommaire des capsules


Vous aimez cette capsule? L'Agence Science-Presse en produit des semblables -et des meilleures!- chaque semaine dans l'édition imprimée d'Hebdo-science et technologie (vous désirez vous abonner?).
Vous voulez utiliser cette capsule? Contactez-nous!

 

 

 

En manchette cette semaine:

Le cosmos dans un grain de glace


Archives des capsules

Les capsules les plus populaires des 3 derniers mois


Voyez aussi nos nouvelles québécoises




 
Accueil | Hebdo-Science | Le Cyber-Express | Bibliothécaire Québécois | plan du site