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semaine du 2 juillet 2001



Interdit aux mâles


Partout dans la nature, il faut un papa et une maman pour faire un bébé? Eh bien, pas du tout. Que diriez-vous d’une société il n’y a que des femelles, et où les mâles s’empressent de redevenir normaux —c’est-à-dire, pour eux, femelles ?


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C’est la découverte étonnante qu’ont annoncé la semaine dernière des chercheurs néerlandais dans la prestigieuse revue Science. "Je pense que ce cas isolé est assez rare, puisque c’est la première fois qu’on le découvre", a résumé tant bien que mal aux journalistes le chercheur principal, Andrew Weeks, de l’Université d’Amsterdam.

Dans les faits, il existe, dans la nature, des centaines d’espèces d’animaux (insectes, lézards, serpents et poissons, mais pas de mammifères, du moins à notre connaissance) qui ne sont composés que de femelles: celles-ci se contentent de pondre des oeufs qui contiennent des copies de leurs propres gènes. De cette façon, on ne voit jamais naître de mâles. Mais le cas décrit dans Science, celui de cet acarien appelé Brevipalpus phoenicis, est pour le moins particulier: on voit bel et bien des embryons de mâles dans cette société... mais une bactérie provoque rapidement des changements de sexe qui les ramènent à la "normale".

Cela repose la vieille question de la supériorité du sexe. En effet, du froid point de vue des biologistes, la reproduction que nous connaissons tous, qui a pour conséquence de procéder à un brassage des gènes de deux individus, est parfois moins efficace que la reproduction qui consiste à recopier un seul groupe de gènes: après tout, c’est ce que font par exemple les bactéries depuis quatre milliards d’années lorsqu’elles se divisent en deux, et elles se débrouillent très bien. Chez elles, ce sont les mêmes gènes, d’un individu à l’autre: s’il y a une erreur d’ADN, elle sera éliminée (l’individu mourra) ou elle se perpétuera si elle permet à cet individu de survivre plus efficacement.

Et ainsi, les biologistes croyaient avoir tout délimité. D’un côté, les bestioles qui, comme nous, transportent avec eux deux séries identifiques de chromosomes (ces espèces sont appelées diploïdes) et de l’autre, celles qui n’ont qu’une série (haploïdes): dans cette dernière catégorie, les bactéries, et ces animaux, mentionnés plus haut, qui ne rassemblent que des femelles.

Cet acarien très spécial, qui vit dans les régions sub-tropicales (de la Californie au Brésil en passant par la Floride) et se nourrit de plants de café, de thé et de citron, vient donc rebrasser les cartes. Certes, les bactéries ont un mode de reproduction plus efficace, mais en contrepartie, elles n’évoluent pas: d’un milliard d’années à l’autre, elles sont toutes pareilles. Et il en est de même de toute espèce haploïdes... sauf celle-ci. Et c’est donc la faute à une bactérie.

Comme on pu le constater Weeks et ses deux collègues, les oeufs de cet acarien sont enrobés par cette bactérie. Les chercheurs ont donc injecté là-dedans de solides doses d’antibiotiques, afin de se débarrasser de cette bactérie, et ont observé ce qui se passait. Et sous leurs yeux éblouis, les oeufs non-infectés ont donné naissance à des mâles, tandis que les oeufs toujours infectés ne donnaient naissance qu’à des femelles. Autrement dit, c’est au stade embryonnaire que la bactérie opère ce changement de sexe.

Comment le fait-elle, on n’en sait rien pour l’instant, mais logiquement, cela doit avoir quelque chose à voir avec la survie de la bactérie elle-même: en se nourrissant des hormones et en conservant la population entièrement femelle, la bactérie s’assure qu’elle aura toujours ce type de garde-manger à sa disposition.

 


En manchette la semaine dernière:
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