"Des gènes instables rendent
les clones normaux peu probables", a carrément
titré le service d'information d'une
revue savante, au lendemain du jour où
Dolly-la-brebis célébrait son
cinquième anniversaire. Car, et cela
a déjà
été écrit plusieurs fois,
pour UNE Dolly bien en forme, il y a des centaines
d'embryons qui n'ont jamais vu le jour. En plus
de dizaines de clones de veaux, vaches, cochons,
couvées, qui, s'ils sont bel et bien
nés, l'ont été avec un
poids anormal, ou des malformations inexpliquées.
Ce caractère erratique
du clonage semble avoir sa cause dans certains
gènes "instables", concluent des chercheurs
américains dans la dernière édition
de la revue
Science. Le fait que ces
gènes soient actifs ou non dépend
du parent qui les a transmis à l'enfant.
Ca va donc au-delà des
malformations visibles à loeil
nu. Cette découverte, explique le chercheur
prinicipal, Rudolf Jaenisch, du Massachusetts
Institute of Technology, à Cambridge
"suggère que même des clones
en apparence normaux peuvent
présenter de subtiles altérations
de leurs gènes actifs, qui ne sont pas
aisément détectables".
Jaenisch et ses collègues
ont dégagé cette constatation
à partir de nombreux clonages de souris.
Ces clonages ont été effectués
à partir de cellules-souches d'embryons,
le clonage dembryons ayant un meilleur
taux de succès que le clonage d'adultes
(Dolly était la première clone
dadulte de lhistoire, ce qui la
rendait si spéciale). Idéalement
reconnaissent les chercheurs, une recherche
similaire devrait maintenant être entreprise
à partir de clonages d'adultes, mais
considérant le taux énorme d'échecs,
il faudrait sans doute des années à
une pareille recherche pour obtenir un "échantillon"
de clones suffisant.
Quoi quil en soit, si le
problème réside uniquement dans
des gènes défectueux, ne pourrait-on
pas réparer ces gènes avant la
naissance? Peu probable, selon Jaenisch: "il
ne faut jamais dire jamais, mais la reprogrammation
génétique est un processus si
compliqué. Je ne vois pas comment vous
pourriez réparer ça." Certains
journalistes nont pu sempêcher
détablir un parallèle avec
le laboratoire de clonage des raelliens découvert
à New York la semaine dernière,
et ladjectif " irresponsable "
est rapidement collé à ceux qui
prétendent réaliser un clone humain
à brève échéance.
Cette recherche tombe par ailleurs
à point nommé pour le gouvernement
américain, qui sapprête à
déposer un projet de loi qui interdirait
toute expérience sur le clonage humain
alors quà lheure actuelle,
le gouvernement se contente dinterdire
lutilisation de fonds publics dans de
telles recherches, ce qui nempêche
pas lentreprise privée dy
investir.