Et
même si ces
données,
recueillies par
la sonde américaine
Mars Global Surveyor
depuis son orbite
là-bas, ne
couvrent quune
année martienne
soit deux
années, sur
Terre- elles indiquent
des variations qui
dépassent
les simples variations
saisonnières
normales :
il y aurait bel
et bien un réchauffement
global sur Mars
qui, à
long terme dans
des milliers dannées-
pourrait affecter
toute la planète.
La
calotte glaciaire
en question est
celle du Pôle
Sud, et elle nest
pas couverte deau
glacée, comme
chez nous, mais
de dioxyde de carbone
(CO2) glacé.
Il en est d'ailleurs
de même au
Pôle Nord,
où une seconde
étude note
la diminution de
la couche de "neige"
au cours de cette
même année
martienne.
Le
scénario
pessimiste, cest
donc celui dune
évaporation
complète
de cette calotte
"dans quelques
milliers dannées",
selon létude
parue dans la dernière
édition de
la revue Science.
Evaporation qui,
en retour, enverrait
suffisamment de
dioxyde de carbone
dans
latmosphère
pour réchauffer
encore plus la surface.
Les Terriens qui
y travailleront
(peut-être)
un jour seront contents...
Le
coupable, cest
le Soleil. Deux
autres études,
parues dans la même
édition de
Science,
mais consacrées,
elles, à
la Terre, confirment
son influence sur
les changements
climatiques. Lune
delles souligne
ainsi un lien entre
les cycles dactivités
solaires et les
variations climatiques
à long terme
à très
long terme: on parle
ici de cycles étalés
sur des millénaires,
et non de variations
étalées
sur des décennies,
comme celle dont
il est question
lorsque nous débattons
de limpact
des humains et de
leurs gaz à
effet de serre.
Une
équipe internationale
cinq Américains,
quatre Suisses,
un Allemand- était
partie à
la recherche de
ces traces qua
eu lactivité
solaire sur les
courants atmosphériques
et marins, au cours
des 11 000 dernières
années. Et
pour ce faire, ces
chercheurs sont
descendus au fond
de lAtlantique
Nord : en analysant
les concentrations
de certains isotopes
dans les sédiments,
ils ont pu mesurer
lévolution
de lactivité
solaire puisquune
plus grande activité
solaire éjecte
davantage de particules
chargées
électriquement
dans lespace,
lesquelles particules
viennent en partie
se perdre chez nous.
Inversement, les
particules venues
du reste du cosmos
ce quon
appelle les rayons
cosmiques- sont,
elles, moins nombreuses
lorsque lactivité
solaire est plus
intense.
Et
cest ainsi
que ces chercheurs
peuvent écrire
avoir établi
une
corrélation
entre le cycle climatique
de 1500 ans connu
pour cette période
et cette région
lAtlantique
Nord- et les cycles
solaires.
"Ce
résultat
remarquable, résume
Science,
apporte une preuve
solide que lactivité
solaire influence
le climat sur des
échelles
séculaires
ou millénaires."
Conscients
de limpact
que des recherches
martiennes et terriennes
conjuguées
peuvent avoir, les
chercheurs nuancent :
nulle part dans
leurs écrits
ne prétend-on
avoir trouvé
"la" cause
du réchauffement
du climat. En fait,
il y a très
longtemps que les
climatologues et
autres météorologues
admettent que le
Soleil a certainement
une responsabilité,
puisque notre planète
sest réchauffée
et refroidie à
maintes reprises
bien avant que lhomme
nait inventé
la pollution. D'un
autre côté
toutefois, linfluence
humaine sur les
changements climatiques
du dernier siècle
nest plus
à démontrer.
Ce qui est à
démontrer,
ce sont les parts
de responsabilités
respectives de lhumain
et de la nature.
Et ces recherches
apportent dun
seul coup beaucoup
deau au moulin.
Le
redoux inattendu
de ces dernières
semaines, que vit
toute la côte
Est américaine,
de New York jusquà
Québec, est-il
attribuable à
la même activité
solaire qui fait
fondre la calotte
glaciaire martienne,
ou à laccélération
des effets délétères
des gaz à
effet de serre ?
Aucun
climatologue ne
se risquera à
répondre
à une question
aussi précise:
leur perspective,
ce sont les millénaires,
et cest bien
ce qui irrite tous
les citoyens qui,
depuis 25 ans, attendent
de ces experts une
réponse définitive
sur les bouleversements
climatiques.
A
titre dexemple,
cette année,
alors que nous sommes
entre deux périodes
dEl Nino,
et que sa petite
soeur La Nina est
derrière
nous, les climatologues
nord-américains
en sont à
débattre
si cette chaleur
de décembre
tire sa cause dans
le Pacifique ou
dans lAtlantique...
"La
tendance a définitivement
été
au réchauffement
ces dernières
années, mais
il est très
difficile de distinguer
ce qui pourrait
nêtre
quun ensemble
dévénements
(allant temporairement
dans une même
direction), par
rapport à
un signal de plus
longue durée",
résume pour
le New York Times
Matthew A. Barlow,
de lInstitut
international de
recherche de lUniversité
Columbia sur les
prédictions
climatiques. "La
météo,
cest comme
de lancer une pièce
de monnaie. Vous
pouvez parfois obtenir
cinq faces avant
dobtenir pile",
ce qui ne veut pas
dire quil
y ait une "tendance"
vers les faces.