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semaine du 10 décembre 2001



Réchauffement (inter)planétaire

Deux années d’observations indiquent un réchauffement qui entraîne une fonte de la calotte glaciaire... sur Mars.


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Et même si ces données, recueillies par la sonde américaine Mars Global Surveyor depuis son orbite là-bas, ne couvrent qu’une année martienne —soit deux années, sur Terre- elles indiquent des variations qui dépassent les simples variations saisonnières normales : il y aurait bel et bien un réchauffement global sur Mars qui, à long terme —dans des milliers d’années- pourrait affecter toute la planète.

La calotte glaciaire en question est celle du Pôle Sud, et elle n’est pas couverte d’eau glacée, comme chez nous, mais de dioxyde de carbone (CO2) glacé. Il en est d'ailleurs de même au Pôle Nord, où une seconde étude note la diminution de la couche de "neige" au cours de cette même année martienne.

Le scénario pessimiste, c’est donc celui d’une évaporation complète de cette calotte "dans quelques milliers d’années", selon l’étude parue dans la dernière édition de la revue Science. Evaporation qui, en retour, enverrait suffisamment de dioxyde de carbone dans l’atmosphère pour réchauffer encore plus la surface. Les Terriens qui y travailleront (peut-être) un jour seront contents...

Le coupable, c’est le Soleil. Deux autres études, parues dans la même édition de Science, mais consacrées, elles, à la Terre, confirment son influence sur les changements climatiques. L’une d’elles souligne ainsi un lien entre les cycles d’activités solaires et les variations climatiques à long terme —à très long terme: on parle ici de cycles étalés sur des millénaires, et non de variations étalées sur des décennies, comme celle dont il est question lorsque nous débattons de l’impact des humains et de leurs gaz à effet de serre.

Une équipe internationale —cinq Américains, quatre Suisses, un Allemand- était partie à la recherche de ces traces qu’a eu l’activité solaire sur les courants atmosphériques et marins, au cours des 11 000 dernières années. Et pour ce faire, ces chercheurs sont descendus au fond de l’Atlantique Nord : en analysant les concentrations de certains isotopes dans les sédiments, ils ont pu mesurer l’évolution de l’activité solaire —puisqu’une plus grande activité solaire éjecte davantage de particules chargées électriquement dans l’espace, lesquelles particules viennent en partie se perdre chez nous. Inversement, les particules venues du reste du cosmos —ce qu’on appelle les rayons cosmiques- sont, elles, moins nombreuses lorsque l’activité solaire est plus intense.

Et c’est ainsi que ces chercheurs peuvent écrire avoir établi une corrélation entre le cycle climatique de 1500 ans connu pour cette période et cette région —l’Atlantique Nord- et les cycles solaires.

"Ce résultat remarquable, résume Science, apporte une preuve solide que l’activité solaire influence le climat sur des échelles séculaires ou millénaires."

Conscients de l’impact que des recherches martiennes et terriennes conjuguées peuvent avoir, les chercheurs nuancent : nulle part dans leurs écrits ne prétend-on avoir trouvé "la" cause du réchauffement du climat. En fait, il y a très longtemps que les climatologues et autres météorologues admettent que le Soleil a certainement une responsabilité, puisque notre planète s’est réchauffée et refroidie à maintes reprises bien avant que l’homme n’ait inventé la pollution. D'un autre côté toutefois, l’influence humaine sur les changements climatiques du dernier siècle n’est plus à démontrer. Ce qui est à démontrer, ce sont les parts de responsabilités respectives de l’humain et de la nature. Et ces recherches apportent d’un seul coup beaucoup d’eau au moulin.

Le redoux inattendu de ces dernières semaines, que vit toute la côte Est américaine, de New York jusqu’à Québec, est-il attribuable à la même activité solaire qui fait fondre la calotte glaciaire martienne, ou à l’accélération des effets délétères des gaz à effet de serre ? Aucun climatologue ne se risquera à répondre à une question aussi précise: leur perspective, ce sont les millénaires, et c’est bien ce qui irrite tous les citoyens qui, depuis 25 ans, attendent de ces experts une réponse définitive sur les bouleversements climatiques.

A titre d’exemple, cette année, alors que nous sommes entre deux périodes d’El Nino, et que sa petite soeur La Nina est derrière nous, les climatologues nord-américains en sont à débattre si cette chaleur de décembre tire sa cause dans le Pacifique ou dans l’Atlantique...

"La tendance a définitivement été au réchauffement ces dernières années, mais il est très difficile de distinguer ce qui pourrait n’être qu’un ensemble d’événements (allant temporairement dans une même direction), par rapport à un signal de plus longue durée", résume pour le New York Times Matthew A. Barlow, de l’Institut international de recherche de l’Université Columbia sur les prédictions climatiques. "La météo, c’est comme de lancer une pièce de monnaie. Vous pouvez parfois obtenir cinq faces avant d’obtenir pile", ce qui ne veut pas dire qu’il y ait une "tendance" vers les faces.

 


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