Oui, l'Univers accélère 
                        (ASP) - Il y a quatre ans, des astrophysiciens 
                          ont amorcé une petite révolution dans 
                          le monde de la cosmologie, en affirmant que lexpansion 
                          de notre univers était en pleine accélération 
                          (voir ce 
                          texte). Le bon sens aurait voulu que cette expansion 
                          soit en train de ralentir, comme toute bonne chose qui 
                          perd son élan; le débat, jusque-là, 
                          consistait en effet à se demander si ce ralentissement 
                          serait tel quun beau jour, lUnivers cesserait 
                          son expansion, et se mettrait plutôt à 
                          se contracter sur lui-même, ou si cette expansion 
                          durerait indéfiniment. 
                        Or, pour que lexpansion saccroisse, 
                          il faut quune force, inconnue jusquici, 
                          un genre danti-gravité, soit à loeuvre 
                          à léchelle de lUnivers. Par 
                          conséquent, cette annonce dil y a quatre 
                          ans a été suivie de beaucoup de prudence 
                          parmi les astronomes et astrophysiciens: attendons de 
                          voir, ont-ils dit. De nouvelles données confirmeront 
                          peut-être un jour ou infirmeront- cette 
                          mystérieuse accélération. 
                        Depuis lors, la théorie na 
                          fait que prendre de la vigueur. Un consortium international 
                          dastronomes vient même dajouter son 
                          grain de sel, par une approche complètement différente: 
                          plutôt que de mesurer la vitesse à laquelle 
                          les galaxies les plus lointaines, ou les supernova les 
                          plus brillantes, semblent séloigner de 
                          nous, ces 27 chercheurs provenant de 14 institutions 
                          se sont intéressés à quelque chose 
                          de méconnu des profanes, quon ne peut quappeler, 
                          en langage clair, les "grumeaux" du cosmos. 
                          Il sagit dun calcul de la masse totale contenue 
                          dans une région de lUnivers masse 
                          visible mais aussi et surtout, masse invisible- à 
                          partir dune estimation de la façon dont 
                          la lumière est déviée. En effet 
                          autre phénomène méconnu des 
                          profanes- la force de gravité attire tout vers 
                          elle, y compris la lumière. Pas assez pour dévier 
                          le rayon de votre lampe, mais assez, lorsquon 
                          mesure le tout à des échelles cosmiques, 
                          pour aboutir à quelque chose de perceptible. 
                        
                        En mesurant donc ces variations autour 
                          dun amas de galaxies récemment recensé 
                          par lObservatoire anglo-australien de Siding Spring 
                          (Australie), léquipe dirigée par 
                          George Efstathiou, de lInstitut dastronomie 
                          de Cambridge, a cherché à comparer ce 
                          à quoi ressemble le ciel daujourdhui, 
                          et ce à quoi il ressemblait au début de 
                          l'Univers, lorsque ces variations ont commencé. 
                          Les résultats, publiés dans les Monthly 
                          Notices of the Royal Astronomical Society, confirment, 
                          en gros, que la matière totale mesurée 
                          matière visible et matière invisible- 
                          ne suffisent à expliquer que le tiers de lénergie 
                          requise pour produire limage de lUnivers 
                          telle quelle nous apparaît. 
                        En dautres termes, il y a un déficit. 
                          Il y a donc une autre force à loeuvre, 
                          non encore mesurée, totalement inconnue. 
                        Il y a des dizaines dannées 
                          que les astrophysiciens spéculent sur lexistence 
                          de cette "énergie sombre", comme ils 
                          lappellent (ne pas confondre avec la "matière 
                          sombre", ou matière invisible mentionnée 
                          plus haut). Avec ces nouveaux calculs, ils sen 
                          approchent de plus en plus...