
Le 17 décembre
2002

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Et la peur, par Toutatis?
(Agence Science-Presse) - Dans un épisode
d'Astérix, débarquent sur les rivages de la
Gaule des Normands lancés dans une mission scientifique:
ils veulent apprendre ce qu'est cette bizarre chose, inconnue
chez eux, et dont ils ont beaucoup entendu parler, qu'on
appelle la peur.
Qu'un groupe entier puisse ignorer la peur
ne relève plus entièrement de la fiction,
depuis l'annonce, en fin de semaine, qu'un groupe
de chercheurs américains aurait identifié
un gène de la peur.
Mais attention, il ne faut pas partir en peur.
Même en supposant que les Normands aient pu être
jadis dépourvus de ce gène, ils n'auraient
pas pour autant été dépouillés
de toute forme de crainte, hantise, inquiétude ou
panique. La peur est un réflexe biologique normal,
présent depuis des centaines de millions d'années,
qui empêche la proie d'être dévorée
à tous les coups par le prédateur.
Il n'en demeure pas moins que ces chercheurs
américains, à l'Institut médical Howard
Hughes, ont bel et bien identifié un gène
qui, chez la souris, contribue à son apprentissage
de la peur: les souris qui en sont dépourvues font
preuve d'une grande difficulté à apprendre
à se méfier du danger. Le gène GRP
semble inhiber une région du cerveau, l'amygdale,
que l'on sait être associée à la peur.
Ce gène, écrivent les chercheurs,
s'il joue le même rôle chez les humains, pourrait
contribuer à expliquer certaines maladies mentales,
notamment certains comportements de psychopathes, qui semblent
si déconnectés de la réalité
que peu de choses peuvent les émouvoir -y compris
une menace pour leur vie. Ou à l'inverse, un rôle
trop actif de ce gène pourrait expliquer les cas
d'anxiétés chroniques.
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