
Le 18 décembre
2002

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L'homme qui a cité l'homme qui a cité
l'homme qui a cité l'ours
(Agence Science-Presse) - Les scientifiques
font peut-être de la bonne recherche, mais ils feraient
de très mauvais journalistes: il leur arrive souvent
de citer des auteurs... qu'ils n'ont même pas lus!
Pour en arriver à cette conclusion,
deux ingénieurs de l'Université de Californie,
Mikhail Simkin et Vwani Roychowdhury, se sont livrés
à une analyse qui relève du jeu de pistes.
Ils sont partis de citations contenant des erreurs... et
ont découvert des tas de chercheurs qui
reprenaient cette citation intégralement, l'erreur
y compris!
Autrement dit, l'auteur A citait dans son
étude l'auteur B, mais y avait introduit une erreur.
Eh bien l'auteur C, et l'auteur D, et l'auteur E, pouvaient
tout aussi bien donner l'impression qu'ils citaient B, alors
qu'ils avaient en réalité copié l'extrait
qu'en avait repris A.
Les deux ingénieurs sont sévères:
ils en concluent que jusqu'à quatre auteurs sur cinq
n'ont pas fait leurs devoirs à la perfection.
Les citations qui constituent le point de
départ de leur jeu de pistes proviennent d'un rapport
de 1973 sur la physique de la matière condensée.
Simkin et Roychowdhury ont découvert, grâce
aux répertoires spécialisés qui permettent
de savoir combien de fois une recherche a été
citée, 4300 textes citant ce rapport, et c'est là
qu'ils ont pu constater que les erreurs, quand il y en avait,
étaient systématiquement les mêmes.
L'une d'elles revient... 78 fois! Comme la probabilité
que de telles erreurs se produisent de la même façon
est pour le moins faible, la conclusion s'impose.
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