La biologie des cailloux 
                        BOSTON (ASP) - Quy a-t-il de commun 
                          entre un caillou et une bactérie? 
                        Tout. 
                        Etonnant, parce quentre géologues 
                          et biologistes, il ny a jamais eu beaucoup damitiés. 
                          Les uns étudient linanimé, les autres 
                          étudient le vivant. Les uns travaillent sur des 
                          échelles de temps se situant dans les huit ou 
                          neuf chiffres, les autres utilisent comme modèles 
                          des souris qui ne vivent que quelques mois. 
                        Et pourtant. Connaissez-vous la géobiologie? 
                          Ou mieux encore, la géo-microbiologie? Ce nest 
                          pas encore à proprement parler une science, mais 
                          plusieurs y travaillent, comme ces participants à 
                          un symposium dans le cadre du congrès de lAssociation 
                          américaine pour lavancement des sciences, 
                          symposium dont le titre a fait beaucoup sourire ici: 
                          La biologie des roches. 
                        En soi, il ny a ni découvertes 
                          spectaculaires à annoncer ni percées fondamentales 
                          obligeant à réécrire le livre de 
                          la vie. Simplement une série de petites percées 
                          qui, depuis une décennie, ont forcé des 
                          biologistes à apprendre un peu de géologie, 
                          et vice-versa: ces soi-disant bactéries qui auraient 
                          survécu dans les profondeurs dune météorite 
                          martienne; ces microbes que lon découvre 
                          dans de la roche volcanique, endormis depuis des millions 
                          dannées, et qui reviennent à la 
                          vie comme si rien ne sétait passé; 
                          ces autres que lon découvre à plus 
                          dun kilomètre sous le sol, où, à 
                          lencontre du sens commun, ils survivent sans lumière, 
                          sans eau, sans oxygène, mais en se délectant 
                          de méthane, un gaz a priori mortel. 
                        "Nous en sommes à réaliser 
                          que ces deux champs (géologie et biologie) ne 
                          peuvent plus être étudiés séparément", 
                          a résumé, en conférence de presse, 
                          Kenneth Nealson, de lUniversité de Californie. 
                          "Beaucoup de processus géologiques sont 
                          influencés, peut-être même dirigés, 
                          par des processus biologiques." Qui sait où 
                          cette réflexion nous mènera...