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Le 18 février 2002



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Les faire descendre de leur tour d'ivoire

BOSTON (ASP) - C'est bien beau de vouloir faire participer le public aux débat politiques. Mais quand il s'agit d'OGM, ou de tout autre sujet scientifique complexe, encore faut-il donner à ce public un coup de pouce. Bienvenue aux conférences du consensus.

Inventée en Europe il y a quelques années, la formule tarde encore à faire des petits en Amérique du Nord (suivant, en cela, le retard de l’Amérique sur l’Europe dans ces débats): on n’en compte qu’une seule à avoir été organisée aux États-Unis, assez discrètement, à l’Université de Caroline du Nord. Mais de nombreux groupes y travaillent.

Une conférence du consensus c’est, en gros, une session de formation intensive pour des "gens ordinaires", complétée par la rédaction, par ces mêmes gens, d’un rapport dont les recommandations seront soumises au gouvernement. Au Danemark par exemple, cela prend la forme suivante: on réunit 16 personnes, choisies par sondages parmi toutes les couches de la population. Pendant deux fins de semaine, on leur donne une formation de base, sous la forme de conférences et de lectures, sur la thématique —par exemple, les organismes génétiquement modifiés.

La troisième fin de semaine —ou plus exactement, une période de trois jours et demi- est celle du forum proprement dit: d’abord, les 16 citoyens débattent du problème, entre eux ou avec des témoins-expert, pendant une journée et demi; ensuite, ils s’attellent à la rédaction de leur rapport final —une tâche qui doit théoriquement prendre une journée, mais qui les occupe en réalité, chaque fois, jusqu’à 4 ou 5 heures du matin, le lendemain; enfin, ils présentent leurs résultats et débattent de ce que qui devrait être fait à partir de là.

Utile? Et comment. Médiatiquement, chaque conférence du consensus est une réussite, de sorte que les autorités politiques n’ont d’autre choix que d’en tenir compte. Et le rapport final, loin d’être farci de déclarations simplistes comme le craignaient les critiques de cette expérience, démontre au contraire, de la part de ces 16 citoyens, une compréhension des enjeux digne des meilleurs experts.

"Vous pouvez faire six conférences du consensus pour le prix d’un rapport commandé à un détenteur d’un doctorat", affirme Lars Kluver, du Conseil des technologies du Danemark, invité au congrès de l’AAAS pour un symposium intitulé Science technologie et société : la participation du public dans la prise de décision.

Un autre symposium portait spécifiquement sur les conférences du consensus, mais elles ne sont pas les seuls modèles possibles pour une participation du public. Gretchen Latowsky, du Centre de santé environnementale, une firme de consultations de Boston (Massachusetts) à but non lucratif, décrit par exemple des comités d’évaluation de la santé environnementale, créés à Lawrence, Massachusetts, où le taux d’asthme anormalement élevé semblait lié à la pollution industrielle locale. Son Centre de santé environnementale a été précisément fondé pour lancer des discussions entre les citoyens d’une région, rapprocher les groupes communautaires, les mettre en contact avec des experts, partout où on soupçonne l’existence, justement, d’un problème de santé lié à l’environnement.

"Il y a un besoin pour le public de travailler avec les scientifiques, et vice-versa. Parce que trop souvent, les études pertinentes sont là; elles existent. Mais elles n’ont jamais été traduites en termes clairs, de sorte qu’elles restent inaccessibles au grand public."

Et même une fois cette "traduction" effectuée, "les citoyens, de leur côté, ont besoin des experts pour les aider à donner une voix à leurs craintes".

Résultat: à Lawrence, le ministère de la Santé publique du Massachusetts a lancé une enquête sur les problèmes respiratoires dans la région, afin de dresser une carte des zones " à risque ".

Même en l’absence de résultats immédiats, reprend Lars Kluver, de telles initiatives ont pour avantage de redonner confiance aux citoyens grâce aux nouveaux liens qui ont été créés entre eux et avec les chercheurs de leur région. Et si ces chercheurs peuvent eux aussi en retirer un sentiment d’appartenance plus fort à leur région, doublé d’un désir d’implication dans leur communauté, on aura redonné au mot "université" une partie de son sens original: ouvert sur le monde.

Pascal Lapointe

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