Un Nobel est passé 
                        BOSTON (ASP) - Il s'appelle Wolfgang Ketterle, 
                          il a reçu cet automne le Prix Nobel de physique, 
                          mais à le voir donner une conférence samedi 
                          dernier, on ne s'en serait jamais douté. Debout 
                          devant la salle de l'hôtel Sheraton, où 
                          avait lieu le congrès de l'AAAS, alors qu'il 
                          parlait des condensats Bose-Einstein, tout en projetant 
                          ses transparents sur le grand écran, il avait 
                          tout à fait l'allure d'un professeur de 43 ans 
                          en train de donner un cours. Ce qu'il est: physicien 
                          au Massachusetts Institute of Technology (MIT) il est 
                          et il restera, Nobel ou pas. Et sa conférence 
                          n'avait rien de révolutionnaire non plus: ce 
                          n'était pas du Stephen Hawking s'aventurant dans 
                          les hautes sphères de la physique théorique 
                          ou du Hubert Reeves jonglant avec les étoiles. 
                          C'était un spécialiste parmi beaucoup 
                          d'autres, qui résumait les derniers développements 
                          dans son domaine (le comportement de la matière 
                          à des températures extrêmement froides), 
                          auquel l'AAAS ne s'était même pas donné 
                          la peine d'accoler l'étiquette "Nobel Prize" 
                          pour attirer les foules. 
                        Mais une petite foule, il y avait tout 
                          de même, et si elle n'était pas beaucoup 
                          plus nombreuse, elle était tout de même 
                          légèrement différente de celles 
                          qui assistaient en même temps, dans les salles 
                          voisines, aux conférences sur la géologie 
                          et les nombre premiers. On y trouvait notamment un groupe 
                          d'étudiants d'une école secondaire de 
                          Boston, dont le rêve, ce matin-là, était 
                          d'arriver à se faire prendre en photo avec un 
                          Prix Nobel. Et des adultes faisant la queue pour obtenir 
                          un autographe. Et quelques photographes des médias 
                          locaux. Après tout, on est une célébrité 
                          ou on ne l'est pas...