Les empreintes digitales sont-elles valables
en cour?
(ASP) - Surprise: lune des plus
anciennes méthodes didentification acceptées
par les juges du monde entier, l'empreinte digitale,
ne serait peut-être pas une preuve acceptable
devant une cour.
Cest du moins lhypothèse
que laisse planer une décision dun juge
fédéral américain rendue plus tôt
ce mois-ci. Elle sinspire de nouvelles normes
édictées il y a neuf ans par la Cour suprême
des États-Unis, normes qui avaient pour but de
garder la "fausse science" le plus loin possible
des tribunaux: dans une cause connue sous le nom de
Daubert vs. Merrell Dow Pharmaceutiques, la Cour suprême
avait décrété quune technique
ou une méthode se méritait le qualificatif
de "scientifique" seulement si elle pouvait
être mise à lépreuve, était
sujette à une révision des pairs et sappuyait
sur une marge derreur connue. Le juge fédéral
Louis H. Pollack, de la Cour du district Est de Pennsylvanie,
a décidé ce mois-ci que la prise dempreintes
digitales ne satisfaisait pas ces critères.
La décision ne sortira pas les
empreintes digitales des tribunaux, dautant plus
que cette décision du juge Pollack survient,
rapporte la revue américaine Science,
après quune vingtaine de juges fédéraux
ou dÉtat eurent, ces trois dernières
années, rejeté les arguments davocats
qui tentaient, justement, dinvalider les empreintes
digitales une pratique vieille de près
de 100 ans. Mais la décision pourrait bien, aux
États-Unis et, à court terme, au Canada,
limiter lusage qui en est fait.
Et si on les remet en question leur crédibilité,
alors on risque de remettre en question la crédibilité
dautres vaches sacrées, comme la balistique,
cette science qui étudie les projectiles, en
particulier ceux d'armes à feu.