La sociologie des super-héros
(ASP) - La Torche humaine, Spider-Man,
Wonder-Woman, tous ces super-héros des bandes
dessinées américaines, n'ont rien d'anormal:
ce sont leurs relations sociales qui sont anormales.
Des sociologues espagnols de l'Université
des Iles Baléares se sont en effet lancés
dans une recherche pour le moins inhabituelle: ils ont
décortiqué 12 942 comic books des
éditions Marvel, pour en dégager le réseau
de relations entre 6486 personnages. C'est qu'il y a
du monde dans ces uvres, souligne Ricardo Alberich,
le principal chercheur: un univers immense, étonnamment
cohérent, quand on songe au fait qu'un grand
nombre de dessinateurs et d'auteurs se sont succédés
sur des récits plus ou moins indépendants
les uns des autres, et ce, depuis la création
de Marvel, en 1961.
Ce qu'ont découvert les chercheurs,
c'est -quelle surprise- le côté "artificiel"
des relations entre ces personnages: alors que les relations
sociales, dans le "vrai monde", fonctionnent par "grappes"
-l'expression provient des sociologues- ce qui signifie
que deux personnes qui ont un ami commun ont des chances
élevées de se connaître, dans le
monde Marvel, ces grappes sont plutôt floues.
Une exception: le Capitaine America, qui est celui dont
les relations sociales sont les plus étendues
-ce qui n'est certainement pas étranger au fait
qu'il s'agit d'un personnage apparu dès 1940,
chez le prédécesseur de Marvel.
C'est fou ce qu'on peut apprendre des
choses, en sociologie