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semaine du 5 août 2002



Fabriquer un bébé sur mesure


L
e couple voulait un bébé afin de sauver la vie de son autre enfant. On le leur a refusé. Pourtant, la même chose avait été accordée à un autre couple l’an dernier.

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Michelle et Jayson Whitaker, en Angleterre, ont un fils de trois ans, qui souffre d’une maladie rare du sang, appelée anémie de Diamond-Blackfan. Pour espérer une vie normale, il lui faut une transplantation de cellules prélevées sur le cordon ombilical d’un donneur compatible. Autant dire que ce n’est pas facile à trouver. Sauf si Michelle et Jayson donnent naissance à un autre enfant.

Mais pas n’importe quel enfant, puisqu’un autre bébé de ce couple ne serait pas nécessairement un donneur compatible. Pour en être sûr, il faut fertiliser plusieurs des ovules de Michelle en éprouvette et, parmi les embryons ainsi obtenus, sélectionner celui qui sera compatible. En termes crus, cela s’appelle choisir un bébé sur mesure.

Au grand soulagement des groupes pro-vie, les autorités britanniques en charge de ces questions (Comité britannique sur la fertilisation humaine et l’embryologie) viennent de leur refuser le droit d’aller de l’avant. Une décision qui a d’autant plus soulevé la controverse qu’un autre jugement avait dit exactement le contraire à un autre couple, en décembre dernier.

Mais il y a une subtilité. Ce n’est pas tant à la sélection du bébé que le comité a dit Non, qu’à une combinaison de deux méthodes. L’anémie de Diamond-Blackfan n’est pas héréditaire, et en conséquence ne peut pas être détectée par un simple test génétique de l’embryon. Il faut aussi lui faire subir une analyse de ses tissus. Or, si le test génétique visant à détecter une maladie héréditaire chez un embryon n’est pas illégal, l’analyse des tissus, elle, est illégale.

Autrement dit, vous pouvez choisir sur mesure votre futur bébé; tout dépend de la maladie dont souffre votre premier enfant...

Et il y a encore une autre subtilité, puisqu’en décembre 2001 donc, le même Comité avait donné son accord à une telle sélection qui impliquait pourtant, elle aussi, un test génétique et une analyse des tissus de l’embryon. Là aussi, le but était de faire naître un bébé dont les cellules du cordon ombilical pourraient servir à une transplantation chez son grand frère. Interrogée à ce sujet par la BBC, la porte-parole du comité a admis que cette contradiction démontrait que la réglementation sur la fertilisation humaine, votée en 1990, était clairement dépassée par l’état des connaissances scientifiques.

Une opinion qu’appuient le directeur du Centre de droit et d’éthique médicale au Collège King’s de Londres, et le rédacteur en chef du Bulletin of Medical Ethics: la loi n’est clairement plus adaptée aux possibilités nouvelles offertes aux médecins. Le comité se retrouve devant un dilemme: prendre une telle décision pour des raisons techniques, alors qu’il devrait s’appuyer sur des raisons éthiques.

Un débat au parlement s’impose, mais on peut déjà imaginer la difficulté qu’auront des élus à jongler avec des notions aussi complexes... et aussi sensibles.

 


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