
Le 4 mars 2003

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Quand un président se mêle de science
(épisode 231)
(Agence Science-Presse) - Le président
d'Afrique du Sud persiste et signe: son pays ne finance
toujours pas l'accès aux médicaments anti-sida.
Cela, toujours au nom du "doute" qui règne autour
des causes du sida, et autour de la soi-disant toxicité
de l'AZT, le principal des trois médicaments formant
ce qu'on appelle la trithérapie.
Le héraut de cette toxicité
est devenu le ministre de la Santé du pays, Manto
Tshabalala-Msimang. Et quand un ministre de la Santé
tient mordicus à ce qu'un médicament soit
toxique, il est bien évident que ce
n'est pas son gouvernement qui va payer pour l'accès
à ce médicament.
Pourtant, en 2001, l'Afrique du Sud avait
été en première ligne des pays qui
tentaient de convaincre les géants pharmaceutiques
d'abaisser le prix de leurs médicaments anti-sida,
ou à défaut, de laisser les pays qui le désirent
d'importer des copies moins coûteuses -les fameux
médicaments génériques. Les compagnies
pharmaceutiques avaient cédé (lire David
a fait trébucher Goliath). Mais plus de deux
ans après cette victoire, le gouvernement n'a toujours
pas délié les cordons de la bourse, et ses
hôpitaux ne sont qu'à peine plus approvisionnés
qu'avant.
A peine, mais pas complètement. Car
il circule tout de même plus de médicaments
génériques anti-sida qu'avant, sur le marché
noir. Les plus pauvres ne peuvent toujours pas se les payer,
mais une frange de la population, de même que certains
médecins, le peuvent désormais, et ne s'en
privent pas, quoi qu'en dise leur gouvernement.
L'Afrique du Sud compte aujourd'hui environ
5 millions de séropositifs, soit 11% de la population.
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