
Le 13 février
2003

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Un optimisme génétiquement modifié
(Agence Science-Presse) - Une fois n'est pas
coutume, voici une bonne nouvelle pour les producteurs d'OGM.
Des expériences menées en Inde suggèrent
que des plants génétiquement modifiés
pourraient apporter davantage de bénéfices
aux pays en voie de développement qu'aux pays riches.
Les expériences en question tournaient autour d'une
variété de coton modifiée pour produire
une bactérie toxique -afin d'éloigner les
insectes nuisibles. La production dans les champs "modifiés"
en
a été augmentée de pas moins de 80%
par rapport aux champs "sans OGM".
Et la surprise, c'est que cette augmentation
est de loin supérieure à celle constatée
lors d'expériences similaires menées dans
des champs similaires, mais dans des pays développés:
là-bas, l'amélioration serait d'à peine
10%.
Quelle est l'explication? S'il faut en croire
Matin Qaim, de l'Université de Bonn (Allemagne),
dont la recherche est parue dans la dernière édition
de la revue américaine Science, l'explication
doit être cherchée non dans l'OGM lui-même,
mais dans ce qui l'entoure, c'est-à-dire la façon
de faire de l'agriculture: en Inde, on utilise
moins de pesticides qu'en Amérique, avec pour
résultat que le nouveau plant avait davantage d'insectes
dont il pouvait se débarrasser.
Plus intéressant pour les agriculteurs
indiens est le fait que les insectes nuisibles propres au
climat sub-tropical, qui sont visés par cette toxine,
ne se nourrissent pas uniquement de coton, avec pour résultat
qu'ils iront se nourrir ailleurs -et qu'ainsi, il faudra
davantage de temps avant qu'ils ne développent une
résistance à l'OGM.
Mais ces deux facteurs suggèrent aussi
que les résultats très favorables obtenus
en Inde sont en partie le résultat de conditions
très particulières à cette région.
Resterait donc à savoir quelle est cette "partie",
avant de savoir si ce succès peut être "exporté".
Dans l'immédiat, cette nuance n'ébranle
pas l'optimisme des pro-OGM, qui n'ont pas eu beaucoup de
raisons de se réjouir ces dernières années,
et qui peuvent brandir à nouveau ce qui était
leur meilleure arme -leur seule arme, en fait: le fait que
les OGM pourraient servir à mieux nourrir, et à
moindre frais, les populations des pays les plus pauvres.
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