Le 15 octobre 2003
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La Chine en orbite
(Agence Science-Presse) - Ils l'avaient promis,
ils l'ont fait, mais ils auront gardé le secret jusqu'au
bout: 24 heures avant son départ, on ne connaissait
même pas l'identité du premier astronaute chinois.
Et le
lancement n'a même pas été diffusé
en direct à la télé chinoise, au cas
où quelque chose aurait mal tourné.
Le lieutenant-colonel Yang
Liwei, 38 ans, ancien pilote d'essai, n'en est pas moins
passé à l'histoire. Il
s'est envolé à 9 heures du matin, heure
locale, le 15 octobre, de la base de Jiuquan, en Mongolie
intérieure (Nord-est de la Chine), et cette date
s'ajoute désormais à celles qui, avec le 12
avril 1961 (premier homme dans l'espace) et le 21 juillet
1969 (premiers pas sur la Lune) marquent la petite histoire
de la conquête spatiale.
La date du 15 octobre avait
été annoncée officieusement une
semaine plus tôt, par le quotidien Wen Wei Po,
de Hong Kong, proche du régime chinois. On parlait
toutefois, à ce moment, d'une simple ronde d'une
heure et demi autour de la Terre: la capsule Shenzhou V
sera en fin de compte restée là-haut près
de 22 heures, accomlissant
14 orbites, pour revenir ensuite se poser sans encombres,
au bout de ses parachutes, dans les plaines désertiques
de la Mongolie intérieure.
Quatre capsules Shenzhou avaient été
lancées avant celle-ci depuis 2001, toutes inhabitées.
La capsule est une réplique à peine améliorée
de la capsule Soyouz utilisée par les Soviétiques
depuis les années 60. La capsule a été
lancée au bout d'une fusée chinoise Longue
Marche, qui a déjà servi à mettre en
orbite des satellites.
La Chine peut-elle vraiment devenir une puissance
spatiale, comme la propagande le laisse croire ces jours-ci?
Elle en a certainement la capacité technique -elle
profite des enseignements de ses prédécesseurs,
en particulier les Russes- financières et politique.
De là à croire qu'elle mènera un programme
spatial entièrement indépendant, qui pourrait
l'amener à construire sa propre station spatiale
et lancer ses propres expéditions vers la Lune, la
marche est haute: cette mise en orbite lui assure bien davantage
une force de négociation auprès des Américains,
pour par exemple obtenir une place de choix au milieu des
nations participant à la station spatiale internationale.
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