
Le 15 décembre
2003

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J'ai un poisson qui brille dans le noir
(Agence Science-Presse) - Après des
années d'expériences, un premier animal modifié
génétiquement aboutit dans les animaleries:
un poisson qui brille dans le noir.
Cela, les médias l'ont rapporté
le mois dernier. Ce dont il a moins été question,
c'est du trou
béant dans les législations américaines
et celles des autres pays que ce petit événement
expose.
Car contrôler les organismes modifiés
génétiquement, tant que cela demeurait cantonné
à l'agriculture et à l'alimentation, c'était
relativement facile. Les contrôler sur le marché
des animaux domestiques, personne n'avait par contre prévu
cela.
Il y a pourtant des années que les
scientifiques jonglent avec ces bestioles fluorescentes.
Le truc est toujours le même: on leur a injecté
le gène qui, chez la méduse, permet à
celle-ci d'émettre de la lumière. Le but était
à l'origine de pouvoir observer rapidement, chez
l'animal testé, si l'altération génétique
a fonctionné ou pas. Avec le temps, on en est venu
à altérer ce gène de la fluorescence
de telle façon qu'il réagisse lorsqu'il est,
par exemple, en présence d'un polluant.
Or, avec des animaux domestiques, c'est autre
chose. Si des gens se mettent à acheter des chiens
et des chats modifiés génétiquement,
qu'arrivera-t-il le jour où ceux-ci se mettront à
aller compter fleurette aux animaux du voisinage? C'est
l'inquiétude manifestée entre autres par l'Union
of Concerned Scientists, le Centre pour la sécurité
des aliments (deux organismes non-gouvernementaux basés
à Washington)... et le gouvernement de Californie,
qui est le seul à s'être penché sur
la question, et avoir imposé, en mai dernier, un
moratoire temporaire sur le transport et la conservation
de ce poisson fluo, appelé le Glofish.
Aucune agence fédérale n'a "réclamé"
la juridiction sur ce type d'animal, que ce soit l'Agence
de protection de l'environnement, l'Administration américaine
des aliments et drogues (FDA) ou le ministère de
l'Agriculture (qui n'aurait eu juridiction que s'il s'était
agi d'un poisson d'élevage). En conséquence,
le petit poisson est passé entre les mailles du filet,
et devrait être en vente le 5 janvier. Il l'est déjà
à Taïwan.
La compagnie responsable, Yorktown Technologies,
de Austin (Texas) est bien fière de son coup de marketing,
elle assure que ce poisson ne peut survivre qu'en aquarium,
à température contrôlée, et certainement
pas en-dehors des eaux tropicales. Et elle "encourage les
autres compagnies à suivre son exemple", proclame
son directeur, Alan Blake.
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