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semaine du 15 décembre 2003



Nous, le peuple...

Les représentants de 175 pays ont adopté la première constitution de l'univers Internet. Mais entre le fait d'assurer à tous un accès égal à l'information et le leur accorder vraiment, il y a une marge.

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Au lendemain du très attendu Sommet sur la société de l'information, qui s'est conclu à Genève le 12 décembre, les opinions divergent. Les uns le résument comme trois belles journées de palabres mais qui n'ont abouti à aucune décision. Les autres en parlent comme du premier pas vers une société plus égalitaire, où le fossé entre inforiches et infopauvres sera progressivement comblé.

Onze mille délégués des gouvernements, des groupes de pression –dont une bonne partie venus des pays du Sud– des organismes de coopération internationale et de l'industrie, se sont réunis pendant ces trois jours à Genève, le plus gros sommet qu'ait jamais accueilli cette ville. Ils se sont donnés rendez-vous à Tunis, en 2005. Le tout est sous l'égide de l'Union internationale des télécommunications -l'organisation des Nations Unies (ONU) qui organisait ce Sommet de Genève.

La "constitution", ou plus exactement un plan d'actions en 29 points, fixe notamment pour objectif que d'ici 2015, la moitié de la population du globe ait accès à Internet... ou au téléphone.

Car pour ceux qui ne jurent que par Internet comme agent de révolution sociale, c'est en effet, encore et toujours, un choc que de l'apprendre: plus de la moitié de la population mondiale n'a même pas accès au téléphone! Avant qu'Internet ne fasse de notre monde un lieu plus égalitaire, il y a donc du chemin à faire...

"Au contraire de la Révolution française, la révolution Internet a beaucoup de liberté, un peu de fraternité et aucune égalité", a résumé Shashi Tharoor, sous-secrétaire de l'ONU à l'information et aux communications.

Dans les pays les plus pauvres, seulement 1% de la population a accès à Internet. Les 400 000 habitants du Luxembourg ont à eux seuls plus de bande passante que les 760 millions de l'Afrique!

Qui plus est, questionne le magazine australien The Age, il y a des questions pour le moins importantes qui ont été diplomatiquement écartées à ce Sommet: qui va payer pour rendre ce monde plus égalitaire? Qui va payer pour arriver à ce mythique 50% de la population mondiale branchée? Qui va combler le fossé entre les inforiches et les infopauvres? Et qui va décider des priorités –ce qui revient presque, suprême hérésie, à demander qui va diriger Internet.

La seule chose sur laquelle autant les représentants des gouvernerments que du secteur privé s'entendaient, selon l'International Herald Tribune, c'est une méfiance à l'égard des États-Unis. "Même si c'est faux, il y a cette perception à l'effet que le gouvernement américain dirige l'Internet", déclare en entrevue Eli Noam, directeur de l'Institut de l'Université Columbia (New York) pour la télé-information.

Les documents signés à Genève (liberté de presse et d'expression dans le cyberespace, par exemple), ne lient les mains d'aucun gouvernement, d'où l'extrême scepticisme de plusieurs (surtout quand on constate qu'un pays comme la Chine figure parmi les signataires). On a même repoussé à Tunis la possibilité de créer un fonds pour aider les pays du Sud à profiter de ces nouvelles technologies.

En revanche, c'était tout de même la première fois qu'autant de gens d'autant de pays et surtout d'intérêts aussi différents –promoteurs d'une meilleure éducation et entrepreneurs à la recherche de profits– se réunissaient. Plusieurs groupes de coopérants et même d'activistes ont qualifié d'étonnamment fructueuses les discussions avec –autre hérésie, pour certains– des gens d'affaires. Enfin, ce n'est pas non plus un hasard si 40 chefs d'États des pays du Sud se sont montrés à ce Sommet, tandis que les pays du Nord étaient souvent représentés par des délégations de moindre importance.

Les documents qu'ils ont appuyés reflètent la prise de conscience, par ces dirigeants politiques et économiques, de l'impact social d'Internet et des technologies de la communication. Pour ceux qui naviguent sur Internet depuis une décennie, c'est une prise de conscience bien tardive; mais pour ces 40 dirigeants de pays du Sud, c'est au contraire un grand pas en avant, la consécration que la croissance d'Internet n'est plus uniquement entre les mains des maniaques de technologies et des investisseurs avides de profits.

Combien de temps cela mettra-t-il à se traduire en gestes concrets toutefois, les dieux d'Internet eux-mêmes l'ignorent.

 

Pascal Lapointe

 

 

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