
Le 17 décembre
2003

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Vous êtes un chimpanzé
(Agence Science-Presse) - Encore un génome
de complété, et non le moindre: celui du chimpanzé.
Alors que dit-il? Sommes-nous si ressemblants
qu'on le prétend de notre proche cousin?
Oui, et plus encore que vous ne le croyez.
Non seulement partageons-nous avec lui 99% de nos gènes,
voilà qu'à mesure qu'on s'enfonce dans son
code génétique, on découvre des points
communs de plus en plus précis: les mêmes paires
de base aux mêmes endroits et dans le même ordre.
C'est ce que révèle le premier
brouillon couvrant 90% bagage génétique du
chimpanzé, publié la semaine dernière
dans la revue américaine Science.
L'article est signé par un consortium américain
public-privé mais, au contraire de la controverse
qui avait entouré l'un des deux séquençages
du génome humain, le tout est déposé
dans une base de données accessible à tous.
Mais il révèle au moins, pour
la première fois, des embryons de pistes quant à
ce qui nous différencie. Sur un total de 7645 gènes
communs au chimpanzé, à l'humain et aussi
à la souris qui, tous, sont derrière la production
d'une ou de plusieurs protéines, les chercheurs en
ont localisés un millier qui sont différents
de l'humain au chimpanzé (les uns devenus inactifs,
les autres plus actifs). Parmi eux, une cinquantaine sont
liés à l'odorat et une vingtaine à
l'audition.
Cela ne signifie nullement que la différence
entre les deux espèces se situe entre l'odorat et
l'audition: il s'agit juste des deux premiers indices sur
lesquels les chercheurs sont tombés. D'autres indices
les attendent sur cette route. Mais la signification de
cette découverte est ailleurs: ces différences
lèvent une partie du voile sur la vitesse à
laquelle une mutation se propage. Autrement dit, elles commencent
à révéler la
vitesse à laquelle l'humain s'est distingué
du chimpanzé. Une mutation génétique
avantageuse et hop! Voici une espèce de singe qui
se met à davantage développer son ouïe,
ce qui lui sera davantage utile au cours des 5 millions
d'années suivantes que le nez par exemple,
pour développer le langage, clef de l'intelligence.
Le travail
ne fait que commencer: comme le soulignent les auteurs,
dont Andrew Clark, de l'Université Cornell (New York)
et Michelle Cargill, de la firme de biotechnologie Celera
Diagnostics (Californie), il s'agit de la toute première
comparaison à grande échelle des génomes
de l'humain et du chimpanzé. Reste d'abord à
achever le séquençage du génome du
chimpanzé et là-dessus, des analyses plus
détaillées seront publiées dans les
prochains mois. A partir de là, nul doute que se
multiplieront les études sur les différences
et les ressemblances entre le chimpanzé
et son mystérieux cousin qui a si vite perdu tous
ses poils.
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