
Le 21 janvier 2003

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Bananes en voie de disparition
(Agence Science-Presse) - Des familles entières
de bananes risquent de disparaître de la surface de
la Terre, mais pour une fois, ce ne sont pas les écologistes
qui s'en attristent. Ce sont les gens d'affaires.
C'est que les bananes cultivées à
grande échelle depuis des décennies pour satisfaire
les supermarchés du monde occidental se portent mal.
Tellement mal qu'elles pourraient disparaître avant
la fin des années 2010, si des actions immédiates
ne sont pas prises pour en développer des variétés
plus résistantes. C'est ce qu'affirme un scientifique
belge, Emile Frison, dont les résultats ont été
dévoilés il y a quelques jours par le magazine
de vulgarisation britannique The New Scientist.
Et par "actions immédiates", ce qu'entend
ce directeur du Réseau international pour l'amélioration
des bananes, c'est une série de manipulations génétiques
-lesquelles, il en est bien conscient, feraient peur au
consommateur, ce qui conduirait l'industrie à leur
tourner le dos... et donc, à
laisser mourir les variétés actuelles de bananes,
comme la célébrissime Cavendish.
Le problème de ce fruit consommé
non seulement par des millions d'Occidentaux riches, mais
qui constitue aussi une base de l'alimentation dans certains
des pays les plus pauvres, c'est que les maladies et les
insectes le dévorent à petit feu, sans que
les pesticides ou insecticides n'en viennent à bout.
Or, ce fruit est stérile: il ne produit pas de graine
et en conséquence, est beaucoup plus vulnérable.
Pas de descendance, aucune chance de voir se développer
des "individus" qui, eux, seraient résistants aux
maladies et aux insectes en question. Donc, disparition
de l'espèce à brève échéance
-à moins d'un miracle signé manipulations
génétiques. Des bananes-OGM, en somme.
Déjà, le réseau international
mis sur pied par le Dr Frison, et basé à Montpellier,
dans le Sud de la France, a commencé l'an dernier
à séquencer le bagage génétique
de la banane, et promet d'avoir complété ce
travail d'ici cinq ans -première étape indispensable
avant toute tentative de modification génétique.
Dans cinq ans, il sera intéressant de voir si l'attitude
de l'industrie -ou du public- aura évolué
face aux OGM...
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