
Le 23 juin 2003

Retour
au sommaire des capsules
L'arme secrète
(Agence Science-Presse) - Secrète,
l'armée américaine? Pas tant que ça.
Une simple demande de brevet révèle bien plus
de choses que ce dont un bioterroriste aurait rêvé.
La demande en question, accordée en
février, parle d'un "disperseur portatif de
contenu non-mortel". Autrement dit, un genre de mitrailleuse
dont le "contenu" peut être de la fumée,
"des agents biologiques, des agents chimiques"
et autres joyeusetés. Suit une description détaillée
de la façon dont fabriquer le projectile qui contiendrait
l'une ou l'autre de ces joyeusetés (N. Gonzalez et
al. US patent 6,523,478; 2003).
On peut dès lors se demander pourquoi
le gouvernement américain est à ce point méfiant
face à diverses recherches scientifiques, souvent
très éloignées de la production d'armes.
Interrogé par la revue britannique Nature,
Greg Aharonian, consultant en brevet à San Francisco,
voit dans ce brevet un manuel d'instruction pour la construction
d'une arme mortelle (ne resterait qu'à fabriquer
l'agent biologique ou chimique ce qui, évidemment,
n'est pas le plus facile).
Comme la demande a été déposée
par le ministère de la Défense, il faut également
rappeler que les États-Unis sont signataires de la
Convention internationale sur les armes biologiques et
qu'en fait, la production d'armes biologiques est même
interdite par une loi fédérale.
Le ou les scientifiques enthousiastes qui
ont rédigé cette demande de brevet se sont-ils
rappelés ce "détail"? Ou sont-ils
convaincus que leur arme ne sera utilisée que pour
balancer de la fumée sur des manifestants?
Capsule
suivante
Retour
au sommaire des capsules
Vous aimez cette capsule? L'Agence Science-Presse
en produit des semblables -et des meilleures!- chaque
semaine dans l'édition imprimée d'Hebdo-science
et technologie (vous désirez vous abonner?).
Vous voulez utiliser cette capsule? Contactez-nous!
|