
Le 27 janvier 2003

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La science fait de son mieux devant la bêtise
(Agence Science-Presse) - Le sous-marin Nautile
est une petite merveille de la science, mais il ne peut
pas faire de miracles face à la bêtise humaine.
L'épave du Prestige continue en effet de déverser
une marée noire vers les côtes espagnole et
française.
Certes, il y a eu progrès. Alors qu'on
estimait la fuite à quelque 80 tonnes de fioul, le
colmatage de la moitié des "trous" par le sous-marin
de poche français aurait permis de réduire
le tout à quelques tonnes. Ce qui est à la
fois peu et beaucoup. Beaucoup, pour un sous-marin conçu
exclusivement pour la recherche scientifique (il appartient
à l'Institut français de recherche pour l'exploitation
de la mer, ou Ifremer); peu, en
regard des dégâts écologiques que peuvent
provoquer quelques tonnes par jour.
Vingt fuites avaient été recensées
sur la coque du navire coulé par 3800 mètres
de fond (voir
ce texte). La moitié ont été colmatées
par le sous-marin de 8 mètres de long entre la mi-décembre
et le 15 janvier, au cours de huit plongées menées
dans des conditions météorologiques souvent
défavorables. En théorie, le Nautile devrait
se retirer la semaine prochaine, le reste étant hors
de sa portée, laissant ainsi aux autorités
espagnoles le soin d'achever le travail.
Pendant ce temps, le gouvernement de la Galice
estime à 24 000 tonnes de fioul le total récupéré
depuis le naufrage. Sur les 77 000 que transportait le Prestige.
Les deux tiers ont été récupérées
en mer, le reste sur les plages, par des légions
de bénévoles et de riverains, qui ont, dans
les premiers temps, été bien plus efficaces
que les autorités espagnoles. Celles-ci doivent désigner
d'ici peu, selon le quotidien français Le Monde,
une entreprise ou un consortium d'entreprises afin de sceller
définitivement le sort de l'épave et du fioul
qui reste à son bord. Plusieurs hypothèses
sont sur la table, dont la construction d'un sarcophage
autour de l'épave, mais une semble écartée:
le Prestige ne sera pas remonté à la surface,
la profondeur à laquelle il repose rendant cette
opération titanesque.
Quant à savoir quel impact à
long terme aura cette marée noire sur
les habitants de la mer et sur ceux qui les consomment,
on n'est pas plus avancé pour l'instant. Si on en
juge par les autres catastrophes maritimes, comme celle
de l'Erika ou de l'Exxon Valdez en Alaska, il faudra des
années avant d'avoir une vision globale de la situation.
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