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semaine du 17 novembre 2003



Donnez-moi 2 semaines et je vous fabrique un virus

C'est Ben Laden qui sera content de lire ça. Des scientifiques annoncent avec fierté avoir construit un virus "à partir de rien" en seulement deux semaines. Un grand pas en avant pour l'humanité?

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Ces micro-organismes artificiels pourraient être utilisés, à l'image de certains micro-organismes naturels, pour nettoyer des zones polluées, voire des nappes de pétrole. Ou pour pomper de l'hydrogène nécessaire à l'alimentation de futures piles à combustible.

Mais tout cela relève pour l'instant de la science-fiction. Les premières questions des journalistes, la semaine dernière, ont plutôt porté sur les risques de bioterrorisme. Ainsi que sur les risques écologiques: qu'arrivait-il si cette bestiole microscopique s'échappait de son laboratoire?

A cette dernière question, le directeur de cette recherche, l'omniprésent Craig Venter, peut au moins répondre avec assurance: "rien". Le virus créé par son Institut pour des énergies biologiques alternatives à Rockville (Maryland) a été conçu pour une seule tâche, et serait incapable de survivre dans la nature. Il ne comporte aucun danger pour l'homme. En sera-t-il de même pour ses successeurs?

Il s'agit en fait du second virus créé de façon artificielle, à partir d'ingrédients disponibles dans le commerce. Mais la percée réside cette fois dans la rapidité: le premier, un poliovirus, avait été complété en 2002 par Eckward Wimmer et ses collègues de l'Université d'État de New York, après trois ans de travail. Le petit nouveau, baptisé phi-X174, n'a pris que deux semaines, selon ce qu'a déclaré Craig Venter en conférence de presse jeudi dernier.

Et c'est cette méthode que Craig Venter était fier d'annoncer, d'autant qu'il espère la voir commercialisée le plus vite possible, par ceux qui ont intérêt à "fabriquer" un virus ou une bactérie à des fins très précises: en tête de liste figurent les compagnies spécialisées dans la lutte contre la pollution, et les multinationales agro-alimentaires en lutte contre les parasites.

On n'en est toutefois pas encore à fabriquer une bactérie, par définition plus grosse et plus complexe qu'un virus. Mais c'est l'étape suivante, a annoncé Venter. "Nous avons la technologie pour nous conduire à cette nouvelle et excitante frontière."

Son équipe souhaite mélanger des gènes de différents organismes afin d'accoucher d'un génome qui ferait au moins 300 000 paires de base de long. Juste assez pour qu'une bactérie soit viable, estime-t-on.

Quant au virus produit, dont la séquence génétique sera publiée sous peu dans les Proceedings of the National Academy of Sciences, il comportait 7500 paires de base: le travail qui avait pris trois ans à leurs prédécesseurs, consistait notamment à éliminer les erreurs génétiques, une par une, par exemple en se débarrassant des oligonucléotides (fragments d'ADN) qui camouflent des mutations potentiellement néfastes. La source d'inspiration première était un virus qui existe déjà, et dont on a décodé depuis longtemps le bagage génétique, le phiX, lequel infecte les bactéries -mais pas les humains.

C'est ce travail de moine que la technologie mise au point par l'équipe Venter –dans la foulée des technologies mises au point pour décoder plus rapidement le génome humain– permet de compléter plus rapidement.

Le phiX794 serait en bonne partie impossible à distinguer de sou cousin naturel. Il peut lui aussi infecter les bactéries –et les tuer, d'où son intérêt dans une perspective anti-pollution.

Et les risques, eux? Les promesses soudain générées par cette technologie ont pour conséquence que, du côté scientifique, on les balaie sous le tapis. "Les bénéfices de cette nouvelle technologie l'emportent sur les risques", évalue dans les pages de Nature l'expert en santé publique Stephen Morse, de l'Université Columbia (New York).

 


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