
Le 1er novembre 2004

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Les petits hommes
Pourrait-il y avoir d'autres explications?
(Agence Science-Presse) - Une caverne sur
une île. Huit squelettes humains d'à peine
un mètre de haut, incluant celui, presque complet,
d'une femme. Des ossements d'animaux. Et la science en émoi.
Pourrait-il y avoir d'autre explications?
Le crâne, décrit à
la demande de la revue Nature par le paléontologue
anglais Chris Stringer qui ne pas partie des
découvreurs présente un "mélange
unique de caractéristiques primitives et avancées".
Le crâne est de la même taille que celui
d'un chimpanzé, la boîte crânienne
est basse avec une arcade sourcilière proéminente;
pourquoi tout cela ne serait-il pas caractéristique
d'une espèce encore inconnue de chimpanzé?
Parce qu'en contrepartie, le visage
est "petit et délicat", comme celui des humains
modernes; il est replié sous le cerveau plutôt
que de surgir vers l'avant. Et les dents sont de la
même taille que les nôtres. Ce sont ces
dernières caractéristiques qui le placent
résolument dans le camp des hominidés.
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Le
dossier Petits hommes
La
manchette
Non, la découverte en Indonésie
de ces squelettes de "petits hommes", ne signifie
pas qu'on pourrait également trouver bientôt
d'autres créatures mythiques. Mais ces petits
hommes posent de troublantes questions sur l'espèce
humaine.
Les
nouvelles
1. Une surprise pour la
science... et les humains
2. Pourrait-il y avoir d'autres explications?
3. Et s'ils étaient
encore vivants?
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Fort bien. Pourquoi pas un australopithèque
alors, ce pré-humain qui a précédé
l'Homo Erectus, il y a 2 à 7 millions d'années?
En effet, bien qu'ayant utilisé des outils, l'australopithèque
n'est pas considéré par les anthropologues
comme un humain, mais un prédécesseur. Marta
Mirazon Lahr et Robert Foley, du Centre d'évolution
humaine à l'Université de Cambridge (Angleterre)
examinent cette hypothèse et d'autres, également
dans les pages de Nature, et là encore, répondent
par la négative. La femelle Homo floresiensis présente
certes des caractéristiques la rapprochant du genre
australopithécine (contours du nez, os de la jambe
moins obliques que les nôtres), mais toutes les autres
caractéristiques (la proportion du crâne et
la forme des dents) ne collent qu'à ce qui, dans
l'évolution, s'est produit longtemps après
l'australopithèque.
Pourrait-il tout bêtement s'agir d'un
peuple de nains, ou de cousins des pygmées d'Afrique
centrale? Non plus, compte tenu de la petitesse du crâne
et de sa forme. Les pygmées sont de petite taille,
mais ne présentent aucune réduction de la
taille du crâne.
Bref, tout le rattache à l'Homo Erectus,
lui que plusieurs paléontologues divisent en plusieurs
sous-espèces (antecessor, cepranensis, erectus, ergaster,
georgicus, mauritanicus et soloensis). Certes, sa taille
est loin en-dessous de l'Erectus (moyenne de 1 m 55) et
son crâne est également loin en-dessous de
la moyenne. Mais "le nanisme insulaire" n'est pas chose
inconnue chez les biologistes, particulièrement chez
ceux qui étudient les mammifères. On connaît
des fossiles d'éléphants de un mètre
de haut sur les îles de Sicile et de Malte.
Pauvreté des ressources sur l'île,
changements climatiques, pression des prédateurs,
population réduite... Les facteurs qui peuvent conduire
une population isolée à évoluer dans
une direction inattendue sont nombreux.
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