
Le 8 juillet 2004

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Mettre ses ovaires au congélateur
(Agence Science-Presse) - Victime d'un cancer,
elle s'était faite enlever les ovaires. Ceux-ci furent
congelés, puis réimplantés une fois
les traitements terminés. A présent, elle
est enceinte. Une autre première.
Le bébé, une fille, devrait
naître en octobre et pour l'instant, la mère
et l'enfant se portent bien, ont annoncé les chercheurs
lors du dernier congrès de la Société
européenne de reproduction humaine et d'embryologie.
Mais si c'est une première dont ces
chercheurs sont bien fiers, déjà, des inquiétudes
s'élèvent devant la possibilité que
cette technique ne soit utilisée par des femmes en
bonne santé pour retarder le moment d'avoir un enfant,
au-delà des limites imposées par la ménopause.
Ce n'est pas la première fois que cette
inquiétude est soulevée. En fait, il y a des
années que la technologie de congélation des
ovaires progresse à pas de géants. La dernière
fois qu'on vous en avait parlé dans
cette page, c'était en mars, et le parcours suivi
par l'embryon avait été pour le moins emberlificoté:
l'embryon avait été créé à
partir de tissus ovariens qui avaient été
congelés depuis six ans, avant d'être greffés
sur... l'estomac.
Rien d'aussi spectaculaire cette fois: six
ans après avoir subi des traitements de chimiothérapie
et de radiothérapie contre le cancer, la femme de
32 ans s'est fait implanter, en février 2003, un
échantillon de ses ovaires au milieu des ovaires
survivants. Quatre mois plus tard, il était confirmé
que la greffe avait été acceptée et
que la femme avait recommencé à avoir des
règles. Elle est devenue enceinte cette année,
sans qu'il ne soit nécessaire de recourir à
l'insémination artificielle. Les médecins
ont donc franchi une étape de plus, puisque cette
fois, les "anciens" ovaires ont pu croître dans leur
milieu normal.
Si la technique de congélation des
ovaires devait véritablement fonctionner et
plusieurs équipes sont engagées dans une véritable
course à ce sujet, espérant toutes arriver
au fil d'arrivée avant les autres ce serait
effectivement un espoir de plus pour les patientes qui ont
survécu à un cancer et souhaiteraient avoir
un enfant. Ou pour celles dont les ovules seraient affectés
par des maladies ou des médicaments: il faudrait
toutefois pour cela avoir prélevé des échantillons
d'ovaires auparavant, et les avoir soigneusement congelés
et on ignore pour l'instant pendant combien d'années
ces échantillons demeurent viables. Mais même
cette question devrait obtenir réponse, à
mesure que le temps passe depuis qu'ont été
entreprises les premières expériences.
La recherche a été présentée
au congrès par Marie-Madeleine Dolmans, de l'Université
catholique de Louvain, en Belgique.
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