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semaine du 5 juillet 2004



Le seigneur des anneaux

Même chez ceux que l'astronomie ennuie, Saturne exerce une fascination: c'est "la planète aux anneaux". Pour les autres, elle est un univers en miniature où tout reste à comprendre: une planète géante, 31 lunes et des milliards de fragments de roche et de glace. Un univers qui pourrait nous montrer comment tout a commencé.

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C'est donc chose faite. La sonde américaine Cassini s'est mise en orbite de Saturne. Au cours des quatre prochaines années, elle doit explorer cet univers en miniature. Coût total: 3,3 milliards $, dont 500 millions$ proviennent de l'Agence spatiale européenne pour son module Huygens.

SATURNE - Sixième planète à partir du Soleil, elle est à 1,5 milliard de kilomètres de nous, soit dix fois la distance qui nous sépare du Soleil. De couleur jaunâtre, c’est la deuxième plus grosse planète du système solaire (après Jupiter): elle pourrait contenir 764 fois la Terre. C’est pourtant, essentiellement, une grosse boule de gaz (surtout d'hydrogène): tout au plus y a-t-il sans doute, au centre, un noyau de la taille de la Terre composé de fer et de roche.

Mais plus intéressant encore est le fait qu'avec son cortège de lune et d'anneaux, Saturne ressemble à un système solaire en miniature. La façon dont tout cela s'est formé ressemble sans doute à la façon dont notre Soleil et ses planètes se sont agglomérés.

LES ANNEAUX - Bien sûr, la caractéristique la plus remarquable de Saturne, ce sont ces fameux anneaux. Ils s’étendent sur 100 000 kilomètres mais n'ont une épaisseur que de... 100 mètres ! Ils sont l’équivalent cosmique d’une couche de peinture étendue dans le vide...

En réalité, les anneaux sont formés d'une myriade de blocs de glace et de poussières. Si, depuis la Terre, on croit distinguer sept anneaux, les images prises par les sondes Voyager il y a 23 ans nous ont révélé qu'il y a un bon millier d’annelets formant une structure extraordinairement complexe. Et déjà, les toutes premières images de Cassini révèlent des énigmes.

LES LUNES - Des 31 lunes connues de Saturne, certaines sont l'équivalent de véritables planètes (plusieurs milliers de kilomètres de diamètre) alors que d'autres ne sont que de gros cailloux de quelques dizaines de kilomètres (comme Phoebe, croisée par Cassini le 11 juin). La plupart seraient composées de glace mélangée à du méthane, à de l'ammoniac et à du dioxyde de carbone — un bien curieux mélange, proche de celui des mini-corps célestes (astéroïdes et comètes) qui, par milliards, tournent aux confins de notre système solaire.

TITAN - C'est la plus grosse des lunes. Elle dépasse même en taille la planète Mercure. Mais c’est surtout la seule lune du système solaire qui possède une atmosphère dense —une fois et demi plus imposante que la nôtre! Cette atmosphère est riche en azote et en composés organiques, un peu comme ce qu’il y avait sur Terre avant l'apparition de la vie. Et c'est bien ce qui fait palpiter plusieurs scientifiques, qui croient que Titan pourrait être un modèle de notre Terre, telle qu'elle était à l'origine, conservé au congélateur (moins 180 degrés Celsius!) depuis 4 milliards et demi d'années.

Il est impossible que la vie telle que nous la connaissons ait pu s'y développer, mais peut-être la chimie originelle de la vie s'y trouve-t-elle. Cette lune est donc l’un des grands objectifs de la mission: c'est vers elle que descendra le module Huygens, et Cassini doit s'en approcher 45 fois d'ici 2008 (ci-contre, photographiée à 300 000 km, le 1er juillet).

JAPET - Moins connue, sauf des lecteurs du roman 2001, l'odyssée de l'espace (l'auteur en avait fait le siège d'un monolithe géant), cette lune de 718 km de diamètre est la plus étrange des lunes de glace. Un de ses côtés est anormalement brillant, tandis que l'autre est anormalement sombre. Même le passage de la sonde Voyager, il y a deux décennies, n'a pas permis d'éclaircir ce mystère.

ENCÉLADE - Une des plus petites (250 km) mais la plus intrigante pour les géologues, parce que Voyager est passé suffisamment près pour les faire saliver. Les photos révèlent des régions parsemées de cratères très anciens, et une région pratiquement sans cratères –comme si une activité volcanique récente avait nettoyé le tout. Pour qu'un monde connaisse une activité volcanique, il faut qu'il ait pu conserver une partie de sa chaleur interne. Or, même Mars ne semble pas y être parvenue. Comment cela pourrait-il être possible sur une lune aussi petite?

" C’est un laboratoire inégalé où nous pourrons étudier divers aspects de la physique, de la chimie, de l’évolution des planètes ainsi que des conditions qui ont donné lieu à la vie ", résume Ed Weiler, responsable des programmes scientifiques de la NASA.

Photos: JPL/NASA

 

Cassini-Huygens

Lancée en 1997. Le concept d'une sonde doublée d'un "atterrisseur" remonte à 1982, dans le cadre d'une étude conjointe des agences spatiales américaine et européenne.

Poids: 5636 kilos. C'est presque le double de la sonde Galileo, qui tourna autour de Jupiter de 1995 à 2003, et qui était pourtant, déjà, considérée comme un poids lourd.

Douze instruments scientifiques (262 kilos) à bord de Cassini, dont cinq chargés de l'analyse des champs électromagnétiques et quatre de l'analyse et de la "cartographie" chimique des anneaux, des lunes et de Saturne elle-même.

Passages précédents près de Saturne: les sondes américaines Voyager 1 et 2, en 1980 et 1981, et Pioneer 11, dans les années 70. Depuis, la sensibilité d'un instrument tel que le spectrographe à imagerie ultraviolette, a été multipliée par 50.

 

Qui était Cassini?
Une capsule de l'Agence Science-Presse

 

Le résumé de la mission par Claude Lafleur

La page de la Nasa sur Cassini

Claude Lafleur

et Pascal Lapointe

 

 

En manchette la semaine dernière:
Les mystères de la comète

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