
Le 9 septembre 2004

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Lutte contre le bioterrorisme: du vent
(Agence Science-Presse) - Face à une
menace bioterroriste, une campagne massive de vaccination
semblait logique. Le problème, c'est qu'aujourd'hui,
cette menace bioterroriste s'avère aussi crédible
que les armes de destruction massive irakiennes.
Et il y a un autre problème: autant
avec l'anthrax qu'avec la variole, les autorités
américaines ont réagi avec des vieux vaccins
dont l'efficacité n'a jamais été suffisamment
mise à l'épreuve...
"Les efforts américains, résume
le British Medical Journal dans son dernier éditorial,
semblent avoir été basés sur une menace
qui n'a jamais été prouvée et sur la
disponibilité de vieux vaccins pour lesquels relativement
peu de données contrôlées existent."
Appuyé sur plusieurs statistiques, l'éditorial,
signé par le Britannique Tom Jefferson, bien qu'en
apparence équilibré, est une charge à
fond de train contre une politique anti-bioterrorisme qui
s'est avérée aussi coûteuse qu'inutile.
Deux cas: en 1997, le ministère américain
de la Défense a lancé un programme de vaccination
contre l'anthrax destiné à 2,4 millions de
militaires et employés de l'armée. En décembre
2002, un programme similaire a été lancé
contre la variole: au cours des cinq mois suivants, 450
000 vaccins ont été distribués, en
priorité aux militaires envoyés en Irak, avant
que le programme ne soit mis sur la glace, devant les plaintes
croissantes des autorités médicales; celles-ci
jugeaient que le coût humain et financier du programme
était exagéré, en regard de la réalité
de la menace (voir
ce texte).
De fait, jamais il n'a pu être démontré
que l'Irak ou quelque pays que ce soit tentait
de mettre au point une attaque à la variole. En réalité,
depuis trois décennies, soit depuis la fin de la
campagne mondiale d'éradication de la variole, aucun
cas de cette maladie n'a été signalé,
où que ce soit sur la planète. Quant à
l'anthrax, la seule attaque terroriste réelle fut
celle arrivée par la poste aux Etats-Unis; et il
a été démontré (voir
ce texte) que la bactérie en question était
de souche... américaine.
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