
Le 13 octobre 2004

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Chicane pour une autre planète
(Agence Science-Presse) - Ca joue dur chez
les chasseurs de planètes extra-solaires. Une fois
encore, dans cet univers que le profane imagine -à
tort- feutré et sans coups d'éclats, deux
groupes s'accusent mutuellement d'avoir tiré la couverte
de leur bord.
Le mois dernier, trois équipes annonçaient
presque simultanément avoir détecté
chacune une nouvelle planète en orbite autour d'une
étoile. Et pas n'importe quelles planètes:
des planètes de la taille de Neptune (14 à
17 fois la Terre), ce qui représente une première
puisque, depuis 10 ans, les douze douzaines de planètes
détectées en orbite autour d'étoiles
autres que notre Soleil étaient des géantes
comme Jupiter (318 fois la Terre), voire plus grosses encore.
La première annonce était venue
d'une équipe européenne attachée à
l'Observatoire européen du Sud, au Chili (voir
ce texte). Puis, la semaine suivante, deux équipes
américaines avaient tenues une conférence
de presse conjointe. Et avaient souligné à
grands traits avoir détecté "la première"
planète de la taille de Neptune, alors que les Européens
avaient annoncé la même chose une semaine plus
tôt.
Or, voilà que les Américains
accusent les Européens d'avoir devancé leur
conférence de presse d'une semaine parce qu'ils savaient
que les Américains s'apprêtaient à faire
leur propre annonce. L'annonce européenne aurait
égalemet le défaut -aux yeux des Américains,
du moins- d'avoir été faite trop précipitamment
-le 25 août, seulement cinq jours après leurs
dernières observations.
Qui plus est, les Européens étaient
bien placés pour savoir que les Américains
s'apprêtaient à faire une annonce... puisque
certains d'entre eux co-signent un des deux articles "américains",
parus à la mi-septembre dans l'Astrophysical Journal.
Depuis un mois, les Européens ont beau
jeu de renvoyer la balle, puisqu'à la tête
de l'équipe américaine figurent Paul Butler,
de l'Institut Carnegie de Washington et Geoffrey Marcy,
de l'Université de Californie, les chefs de file
de la recherche sur les planètes extra-solaires
et les deux astronomes qui ont été le plus
souvent accusés d'avoir monté en épingle
"leurs" planètes, afin de se retrouver dans les bulletins
de nouvelles.
Parmi les Européens figurent les Suisses
Michel Mayor et Didier Queloz, de l'Université de
Genève, auteurs de la toute première découverte
d'une telle planète, en 1995, dont l'annonce avait
provoqué l'ire du duo Butler-Marcy, lui-même
sur le point, à l'époque, d'annoncer sa toute
première découverte.
Oui, on est bien en astronomie, et non dans
un tournoi sportif...
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