
Le 12 janvier 2004

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La station spatiale fuit
(Agence Science-Presse) - Tel un ballon qui
se dégonfle, la station spatiale internationale perd
son air. Et l'analogie avec le ballon qui se dégonfle
n'est pas pour rire: avec cette fuite, c'est le projet de
la station lui-même qui se dégonfle encore
un peu plus.
Il
y avait déjà quelques jours que la pression
d'air diminuait, lorsque la Nasa l'a révélé
le 6 janvier. Les contrôleurs au sol avaient annoncé
la mauvaise nouvelle aux deux astronautes la veille, en
fin de journée.
En soi, la fuite ne menace pas leurs vies:
elle est de l'ordre de 275 pascals par jour, soit l'équivalent,
chaque jour, d'un quart de un pour cent de la pression normale
d'air à bord. Les gens qui font de l'alpinisme ont
déjà vu bien pire. Et il y a toujours moyen
de compenser avec les réserves d'air. Par ailleurs,
les astronautes ont à leur disposition une capsule
Soyouz pour quitter la station, si les choses devaient vraiment
devenir graves.
Mais là où ça devient
plus inquiétant, c'est dans le fait que la cause
de la fuite n'a toujours pas été localisée.
L'astronaute américain Michael Foale et son collègue
russe Alexander Kaleri ont
cherché toute la semaine, avec l'aide des contrôleurs
au sol. Sans succès. Ils en sont arrivés
au point où, mercredi prochain, un des modules, l'américain,
devra être temporairement abandonné, ultime
façon de vérifier si c'est dans celui-là
que se produit la baisse de pression.
Et cet incident n'est que le dernier d'une
longue série. Les deux compères, un mois après
leur arrivée, en octobre, avaient rapporté
avoir entendu un bruit sourd, dont la cause n'a jamais été
identifiée. Un des quatre gyroscopes, qui permettent
de stabiliser la station, est en panne depuis 2002. Un second
a commencé à mal fonctionner le mois dernier.
Un des générateurs d'oxygène fonctionne
de façon sporadique.
Foale et Kaleri sont en poste là-haut
jusqu'en avril prochain, date à laquelle ils doivent
être relevés par un autre équipage,
qui viendra les rejoindre à partir d'une fusée
Soyouz. Sauf que déjà, en octobre, il s'est
trouvé des observateurs pour qui la sécurité
de la station n'était pas suffisante pour qu'on autorise
la mission actuelle. Entre ces signaux d'alarmes, les fuites
d'air et les nouveaux projets d'avenir de la Nasa, qui doivent
être annoncés cette
semaine, et où la station spatiale ne semble
pas avoir le beau rôle, la mission d'avril prochain
risque d'être sur la sellette...
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