
Le 18 octobre 2004

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Réparer le foetus
(Agence Science-Presse) - Le rêve de
pouvoir un jour contrôler des cellules-souches reste
vivant. Des scientifiques américains ont annoncé
au début du mois un autre succès modeste
sur des souris. Détails d'une expérience qui
n'a rien de révolutionnaire, mais maintient vivant
le rêve, parfois très chancelant, de ces mythiques
cellules-souches.
Une cellule-souche est une cellule (généralement
d'embryon) qui ne s'est pas encore spécialisée.
Pour cette raison, les chercheurs médicaux tentent
depuis plus d'une décennie de démontrer qu'ils
pourront un jour "ordonner" à ces cellules-souches
de prendre la place de tissus défectueux (problèmes
cardiaques, pulmonaires, etc.) ou endommagés (dans
le cerveau: Alzheimer, Parkinson, etc.).
Or, dans le cas dont il est question ici,
une injection de cellules-souches à une souris femelle
a permis de sauver ses futurs rejetons d'un problème
cardiaque mortel.
Les souris en question appartiennent à
une lignée génétiquement modifiée:
trois gènes manquants, qui ont pour conséquence
que leurs bébés risquent de mourir avant la
naissance, en raison d'une malformation cardiaque. Une équipe
du Centre Sloan-Kettering de New York a donc injecté
aux mères des cellules-souches extraites, elles,
d'embryons sains. Le taux de naissances avec malformations
a dès lors diminué radicalement, rapporte
l'équipe dans la revue Science.
Les chercheurs présument, et s'ils
ont raison, c'est une surprise, que les nouvelles cellules
ont drainé dans le sang des mamans une protéine
bénéfique à la formation du cur
des embryons. Mais au-delà de cette hypthèse,
les chercheurs sont bien en peine d'expliquer ce que pourrait
être cette protéine et comment en contrôler
la production, si tant est qu'on puisse la contrôler.
"C'est un résultat très étonnant",
commente pour la revue Nature le spécialiste
californien des maladies du cur Kenneth Chien.
Etonnant, parce que contrairement au courant
dominant de la recherche sur les cellules-souches, on n'a
pas essayé, ici, de réparer un organe de l'intérieur;
au lieu de cela, les cellules-souches ont produit des protéines
qui ont ensuite elles-mêmes trouvé leur chemin
au-travers du corps, par l'intermédiaire du sang.
Autrement dit, les cellules-souches ont fait elles-mêmes
l'essentiel du travail... Alors que depuis une décennie,
c'étaient les humains qui travaillaient désespérément
à leur préparer le chemin. Peut-être
la solution est-elle plus simple que ces scientifiques ne
le croyaient?
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