Il y a un peu plus de deux ans, cette compagnie,
Applied Digital Solutions (ADS), avait obtenu l'autorisation
des autorités américaines d'implanter une
telle puce, appelée VeriChip, sous la peau des gens
qui en feraient la demande (voir: Premier
pas). Avec une subtilité: comme cette puce n'avait
pas été brevetée en tant que médicament
ou thérapie, mais en tant qu'instrument d'identification
(à la manière des colliers d'identification
électroniques de certains détenus) elle ne
pouvait pas contenir d'informations médicales. C'est
cette ultime barrière qui a été levée
plus tôt ce mois-ci, avec le feu vert de l'Administration
américaine des aliments et drogues.
Le rêve: que chacun traîne
avec lui son dossier médical en permanence, ce qui
permettrait de sauver des vies. C'est de cette façon
que ADS, basée en Floride, fait la promotion de son
joujou depuis maintenant cinq ans et demi.
Le cauchemar: que ce dossier médical
puisse être "scanné" par n'importe qui -y compris
votre agent d'assurances, ou la personne chez qui vous passez
une entrevue en vue d'un emploi.
Le cauchemar ultime: que cette puce,
de la taille d'un grain de riz, puisse un jour servir à
vous suivre à la trace. Big Brother est dans votre
bras...
Technologiquement, ça n'a rien de révolutionnaire:
le fait qu'une puce puisse communiquer par radio-fréquence
à un ordinateur proche (pour transmettre des données)
est le propre des appareils sans fil qui pullulent désormais.
Le fait qu'une puce permette de vous localiser existe déjà
dans certains "badges" de sécurité, qui limitent
l'accès aux zones "protégées" d'un
bâtiment. Et même la possibilité d'implanter
une puce sous la peau d'un individu, afin de le localiser,
commence à être expérimentée
"à des fins de sécurité", notamment
au Mexique. Ainsi que, depuis plus longtemps, chez des chiens
que leurs propriétaires craignent de perdre.
On n'en est pas là avec la VeriChip
(coût: 200$), qui n'a que pour seule fonction, assure
ADS depuis cinq ans et demi, que d'emmagasiner de l'information.
Et uniquement de l'information médicale. De plus,
seul le lecteur numérique (scanner) fourni
par ADS -à un prix défiant toute concurrence,
cela va sans dire- pourra lire les informations médicales
contenues dans cette puce. Mais les défenseurs des
libertés civiles montent aux barricades depuis cinq
ans et demi, rappelant la vitesse à laquelle les
pirates informatiques arrivent à contourner les barrières...
Et même la possibilité qu'une
VeriChip "améliorée" puisse un jour servir
à suivre à la trace un individu n'a pas été
écartée par ADS, puisqu'une partie de son
lobbying auprès des élus de Washington, depuis
toujours, consiste à utiliser les bébés:
imaginez, dit-elle, chaque bébé doté
d'une telle puce à la naissance... Fini le cauchemar
des parents victimes d'un enlèvement!
On appelle ça du marketing...