
Le 21 septembre 2004

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Quand des candidats à la présidence
se mêlent de science
(Agence Science-Presse) - Les candidats à
la présidence de la seule superpuissance de la planète
ont-ils quelque chose à dire sur la science? Pas
vraiment, mais les deux revues scientifiques majeures de
la planète, elles, ont décidé de leur
forcer un peu la main.
Quinze questions à John Kerry et George
Bush dans la revue britannique Nature (une première
pour cette revue): chacun des candidats devait répondre
à l'ensemble en moins de 1500 mots (celles de Bush,
trop longues, ont dû être coupées de
30%). Presque autant de questions dans la revue américaine
Science. Et dans les deux cas, les deux sujets les
plus controversés, les cellules-souches et le réchauffement
de la planète, sont également ceux sur lesquels
les deux candidats sont aux antipodes.
"En 2001, écrit ainsi George W. Bush
sur le réchauffement, autant dans Nature que
dans Science, j'ai demandé à l'Académie
nationale des sciences de nous fournir l'information la
plus à jour sur la science des changements climatiques.
Elle a découvert qu'il subsiste de considérables
incertitudes sur les effets des fluctuations naturelles
du climat et sur les impacts futurs des changements climatiques
sur notre environnement." Donc, de bonnes raisons pour ne
pas dépenser trop d'argent dans la lutte contre les
gaz à effet de serre.
"Les preuves scientifiques établissent
clairement, répond John Kerry, que le réchauffement
global est déjà en cours et que les niveaux
croissants de pollution empirent le problème... John
Edwards et moi ramèneront les Etats-Unis à
la table des négociations internationales, tout en
travaillant chez nous à accomplir des avancées
concrètes pour réduire la pollution, établir
des limites concrètes pour freiner et renverser la
croissance des émissions polluantes et susciter l'ingéniosité
de l'industrie américaine."
Cellules-souches
"Je suis déterminé, écrit
George W. Bush, à poursuivre la recherche sur les
cellules-souches sans franchir une limite morale fondamentale,
et je suis le premier président à avoir fourni
des fonds publics pour la recherche sur des cellules-souches
embryonnaires humaines. Toutefois, la recherche sur les
cellules-souches est à un stage très préliminaire,
et bien qu'elle puisse contenir de grandes promesses, nous
ne devrions pas surestimer l'état de la science,
ni politiser ces questions."
"Nous croyons, écrit John Kerry, qu'il
faut lever les barrières qui se dressent sur les
chemin de la science et repousser les limites de l'exploration
médicale afin que les chercheurs puissent découvrir
les traitements qui pourraient exister. Je lèverai
les restrictions idéologiquement orientées
sur les recherches sur les cellules-souches en annulant
le moratoire sur l'utilisation de financement fédéral
dans (cette) recherche."
Sur cette question d'une science qui ne devrait
pas être "idéologiquement orientée",
les deux candidats affirment y croire aussi fort l'un que
l'autre.
Sur la question d'un bouclier anti-missiles
("certains physiciens remettent en doute sa faisabilité",
commence le journaliste de Nature), Bush réaffirme
sa foi dans le déploiement à court terme d'une
telle technologie, tandis que Kerry répond ne pas
être en faveur de dépenses en faveur d'un déploiement
trop rapide, préférant investir pour l'instant
dans d'autres recherches et d'autres tests.
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