Le 21 décembre
2004
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L'événement de l'année: Mars
(Agence Science-Presse) - Pour
une fois, les scientifiques et le grand public sont d'accord:
l'événement de l'année, selon la revue
scientifique américaine Science, c'est l'exploration
de la planète Mars.
"Les engins martiens, résume
le journaliste Richard Kerr qui ouvre ce
numéro spécial annuel, avec l'aide de
vaisseaux en orbite, ont reniflé de l'eau et découvert
les restes de un ou quelques environnements anciens, où
de la vie pourrait avoir survécu."
Certes, les quelques découvertes
raflées par les sondes américaines Spirit
et Opportunity, ou même par la sonde européenne
Mars Express, ne révolutionneront pas la science
au même titre que d'autres découvertes réalisées
cette année (les petits
hommes vieux de 18 000 ans ou le clonage
de cellules humaines en Corée du Sud). Mais elles
ont retenu l'attention aussi bien des géologues que
des biologistes, des climatologues que des hydrologues (spécialistes
de l'eau) et des glaciologues. Un succès multidisciplinaire,
chose trop rare en science.
Et le sentiment d'être plus près
que jamais de la découverte d'une forme de vie ailleurs
que sur notre petite planète...
En gros, les sondes américaines
ont enregistré la présence de sédiments
salés –soit les restes d'une mer d'eau salée
qui, il y a très longtemps, s'est trouvée
là où Opportunity a roulé. C'est bien
peu de choses à l'échelle cosmique, mais c'est
un pas de géant pour un être humain qui, il
n'y a pas si longtemps, se croyait encore le nombril de
l'univers.
La sonde Mars Express a fait mieux encore,
apportant la confirmation que tout le monde attendait: il
y a aujourd'hui encore, de l'eau sur Mars, sous la forme
de glace, au Pôle Sud. Et sans doute aussi au Pôle
Nord, là où on craignait qu'il ne subsiste
que de la peu ragoûtante glace de carbone (lire Une
planète rouge, mais avec une touche de bleu).
Et ces percées, tout au long
de l'année –Mars Express a commencé son
exploration aérienne en janvier, quelques jours avant
l'arrivée d'Opportunity– ont été
rendu possibles grâce à des bonds technologiques:
radar à haute résolution, système d'imagerie
multispectrale, spectromètre d'émission thermale
et autres équipements aux noms exotiques qui, plus
efficaces que révolutionnaires, rappellent combien
les robots fabriqués de main humaine sont utiles,
bien assez pour remplacer la main humaine dans ces environnements
lointains et hostiles.
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