
Le 27 septembre 2004

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Transplantations d'ovaires et libre-choix
(Agence Science-Presse) - Le bébé
dont la photo a fait le tour du monde la semaine dernière
n'est pas seulement une première mondiale, il est
aussi une nouvelle étape pour les femmes: il élargit
le spectre des possibilités qui leur sont offertes
pour avoir un enfant.
Ce sur quoi les chercheurs de l'Université
catholique de Louvain, en Belgique, dirigés par le
Dr. Jacques Donnez, ont insisté lors des rencontres
avec les médias, c'est tout d'abord la transplantation
d'ovaires: comme on l'apprenait en
juillet dernier, la mère s'était fait
enlever les ovaires six ans plus tôt, juste avant
de subir des traitements de chimiothérapie et de
radiothérapie; ses ovaires furent congelés
et une partie fut réimplantée en février
2003; cinq mois plus tard, il se confirmait que la greffe
avait été acceptée et la femme recommençait
à avoir des règles; plus tôt cette année,
Ouarda Touirat, 32 ans, devenait enceinte, sans qu'il ne
soit nécessaire de recourir à l'insémination
artificielle. La
petite fille qui est née en septembre, Tamara,
est donc le premier bébé qui soit issu d'une
greffe d'ovaires congelés.
Mais la greffe d'ovaires congelés n'a
pas seulement pour but de rendre à nouveau fertile
une femme qui a subi un traitement contre le cancer. En
théorie, elle pourrait tout autant servir à
ce qu'une femme en bonne santé ne retarde le moment
d'avoir un enfant, au-delà des limites imposées
par la ménopause. Cette autre option, dont nul ne
peut dire à ce stade si elle serait souhaitable pour
la santé de la mère ou de l'enfant, n'est
pas signalée dans l'article que publient les médecins
belges dans la version en ligne de la revue britannique
The Lancet, mais elle était au coeur des discussions
éthiques depuis des années, à mesure
que progressaient les expériences de congélation
des ovaires.
Plusieurs équipes sont engagées
dans cette course, et l'une d'elles, dirigée par
le controversé spécialiste américain
de la reproduction Kutluk Oktay, de l'Université
Cornell, ne s'est pas privée de remettre
en doute la validité de l'annonce belge. Nul
doute que certaines de ces équipes feront, dans un
futur proche, d'autres annonces similaires, qu'ils promettront
encore plus solides ou prometteuses.
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