
Le 30 juin 2004

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Une valise dotée d'un télescope spatial
(Agence Science-Presse) - Rien, absolument
rien. Voilà ce qu'ont à annoncer les astronomes
responsables de l'opération du premier télescope
spatial canadien.
MOST, c'est son nom (Microvariability and
Oscillations of STars), est une sorte de valise munie d'un
télescope.
Lancé il y a un an, MOST est destiné à
mesurer les moindres variations d'éclats d'étoiles,
comme jamais on n'a pu le faire auparavant. En effet, ses
instruments permettent des mesures 10 fois plus précises
que tout ce qu'on avait pu obtenir jusqu'ici.
D'un poids de 54 kilos (ci-contre, dans son
laboratoire, avant son lancement), le micro-satellite un
nain à côté d'Hubble dispose d'une
liste d'étoiles candidates sur son programme d'observation.
Ces étoiles ont été sélectionnées
pour leur proximité et leur variabilité. Ces
variations, ou"tremblements" d'étoiles,
nous renseignent, par résonance, sur l'intérieur
de l'astre de la même manière que les géologues
utilisent les tremblement de terre pour ausculter le coeur
de notre planète.
Au sommet de la liste de ces étoiles
figure Procyon, l'étoile la plus brillante de la
constellation du Petit Chien. Toutes les observations de
cette étoile donnaient à penser qu'elle a
des pulsations. Les modèles d'évolution stellaire
s'en inspiraient fortement.
Dès sa mise sur orbite, MOST entreprit
donc de scruter Procyon. Durant 32 jours, plusieurs fois
par minute, il collecte des informations sur l'éclat
de l'étoile. Plus de 250 000 mesures.
Surprise, le résultat est nul. Aucune
variation, Procyon se révèle être une
étoile d'une stabilité irréprochable.
Un petit moment, on doute de la justesse des instruments.
On observe donc d'autres étoiles et les mesures suivent
à la perfection les observations antérieures.
La stabilité de Procyon ne fait plus de doute. Ces
résultats étonnants, sous la signature de
chercheurs de quatre institutions dont l'Université
de Colombie-Britannique et l'Agence spatiale canadienne,
sont publiés dans l'édition du 1er juillet
du magazine britannique Nature.
MOST, ce petit télescope canadien disposant
d'un budget plus que modeste, jette donc un pavé
dans la marre des théoriciens. Les résultats
obtenus remettent en question les modèles théoriques
généralement admis sur la base de vingt ans
d'observations.
Après cette première année
d'activités, MOST continuera peut-être à
contribuer à notre compréhension de l'Univers.
Prévue à l'origine pour fonctionner durant
une seule année, on envisage maintenant de prolonger
son exploitation plus de trois ans. Le télescope
est en parfait état de marche et aucun des instruments
n'a donné des signes de défaillance.
Jean-Pierre Urbain
Photo: Agence spatiale canadienne
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