
Le 29 mars 2004

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Histoire d'eau au Gabon
LIBREVILLE (Agence Science-Presse) - Des
milliers de citoyens du Gabon inquiets de la qualité
de leur eau se sont rassemblés samedi dans les rues
de Libreville, à l'invitation d'un organisme non-gouvernemental
qui reproche à la Société d'énergie
et d'eau (SEEG) son refus de publier les résultats
complets d'analyses de l'eau.
Réagissant plus tôt ce
mois-ci à un article publié dans le quotidien
L'Union par Nicolas Moulombi, président de
l'organisme Croissance saine environnement, la SEEG
avait publié pour la toute première fois des
analyses des eaux qu'elle distribue à travers le
pays. Mais ces analyses ont été jugées
incomplètes: "il n'est en aucun moment fait allusion,
dans les résultats d'analyse, de la teneur en fer,
en calcium, en nitrates ni du taux de pesticides et encore
moins de la couleur de l'eau", déplorait alors M.
Moulombi.
La publication de ses deux premières
analyses n'avait pas au préalable reçu le
visa du ministère gabonais des Mines ni du ministère
de la Santé. La journée mondiale de l'eau,
le 22 mars, a donné l'occasion aux militants de sensibiliser
les consommateurs et les médias à
cette question.
La SEEG, qui détient le monopole
de la distribution (payante) de l'eau au Gabon, est une
filiale du groupe Veolia Waters, chef de file mondial du
traitement de l'eau. La SEEG a été privatisée
en 1997. Depuis plus de deux ans, elle rencontre d'énormes
difficultés dans la distribution de l'eau et de l'électricité.
La fréquence élevée des coupures d'électricité
au cours de ces derniers mois n'avait jamais été
enregistrée avant la privatisation.
"En règle générale,
explique Yves Posso, biologiste et enseignant à l'Université
de Libreville, face à l'échec des gouvernements
et des autorités locales en matière de fourniture
d'eau et face aux catastrophes engendrées dans certains
pays par des privatisations, un consensus s'est dégagé
sur la nécessité de promouvoir un véritable
partenariat public / privé." Mais encore faut-il
que chacun y mette du sien.
Le Gabon n'est pas de ces pays aux prises
avec des problèmes dramatiques de distribution d'eau,
affirme le Dr Marcel Ngoua, conseiller au ministère
de la Santé. Selon l'Organisation mondiale de la
santé, plus de deux millions de personnes meurent
chaque année après avoir absorbé une
eau malsaine. Les enfants sont les premières victimes
de ces contaminations.
Antoine Lawson
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